Dernière mise à jour à 17h03 le 13/02
La Chine a désigné 610 000 kilomètres carrés de terres comme zones écologiques clés avec un statut environnemental fragile. Ces zones délimitées couvrent 15 régions de niveau provincial, y compris Beijing, et visent à renforcer la protection écologique, a annoncé le 12 février le ministère de la Protection de l'environnement.
Selon le ministère, ces zones protégées, approuvées par le Conseil des affaires de l'État - le gouvernement chinois - couvrent environ 25% de l'ensemble de la zone territoriale de ces régions, dont 11 régions provinciales situées le long du bassin du fleuve Yangtsé.
Ces zones ont été délimitées comme requis par un document publié par les autorités centrales au début de l'année dernière, qui inclut la création de « lignes rouges » pour la protection écologique dans le cadre d'une stratégie nationale plus large. Les lignes rouges, ou « hongxian », sont fréquemment utilisées en Chine pour décrire les limites géographiques qui ne doivent pas être franchies.
Le document souligne également que le principe des lignes rouges pour la protection écologique vise à réglementer et gérer strictement les zones où le développement commercial et/ou industriel est interdit, conformément à la loi sur les bases de la sauvegarde de l'écologie de la nation.
Des portions importantes des zones entourées de lignes rouges dans les 15 régions provinciales sont des secteurs ayant des fonctions écologiques importantes et ceux qui ont un environnement fragile. Toutes les réserves naturelles sont incluses dans ces zones protégées, a par ailleurs noté Cheng Lifeng, directeur du Département de conservation de la nature et de l'écologie du ministère.
« Typiquement, la taille des zones protégées ne peut pas être réduite mais ne peut qu'être augmentée, l'approbation du Conseil des affaires de l'État doit précéder toute réduction prévue », a-t-il précisé.
M. Cheng a également indiqué que les autorités sont encore en train de rédiger des réglementations personnalisées pour les zones ayant des fonctions écologiques différentes et que des listes de ce qui peut être fait seront rédigées pour faciliter les mesures de gestion et de protection.
« Des règlements seront rédigés après avoir largement sollicité l'avis des gouvernements locaux et du public pour s'assurer qu'ils sont pratiques et efficaces », a-t-il déclaré.
De même, selon M. Cheng, les gouvernements locaux vont commencer à travailler à la démarcation et établiront bientôt des bornes pour les zones protégées, avec pour objectif d'achever ce travail d'ici la fin du mois de juin.
Gao Jixi, directeur de l'Institut des sciences environnementales de Nanjing et également conseiller principal du ministère pour la stratégie de la ligne rouge, a pour sa part rappelé que les lignes rouges ont été établies après des évaluations scientifiques basées sur l'intégrité des systèmes écologiques plutôt que des zones administratives.
Le travail le plus difficile et le plus long pour déterminer où tracer les lignes rouges consiste à coordonner les décisions avec les grands plans de développement, a-t-il ajouté.
« La base essentielle pour le traçage des lignes est l'évaluation scientifique : si l'évaluation a déterminé qu'un secteur est essentiel à l'intégrité et à la protection d'un système écologique, priorité sera donnée à la protection », a-t-il dit.
Le ministère et la Commission nationale du développement et de la réforme, le principal planificateur économique du pays, guideront et aideront les autres régions provinciales à tracer des lignes rouges d'ici la fin de l'année.
Il a également annoncé qu'une plate-forme de supervision destinée à surveiller les zones entourées par les lignes rouges, d'un coût de 286 millions de yuans (45 millions de dollars), a été lancée et sera achevée d'ici la fin de 2020.