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Afrique du Sud : démission de Jacob Zuma et élection de Cyril Ramaphosa

le Quotidien du Peuple en ligne | 16.02.2018 10h31

Cyril Ramaphosa a été confirmé nouveau Président de l'Afrique du Sud le 15 février après-midi, quelques heures après la démission de Jacob Zuma, englué dans les scandales. M. Ramaphosa, le chef du parti au pouvoir, l'African National Congress (ANC) depuis décembre, était le seul candidat proposé. L'annonce de la nouvelle a été accueillie par des chants et des danses de certains membres de l'Assemblée nationale du Cap, bien que des membres du parti de l'opposition, l'Economic Freedom Fighters, aient quitté la salle pour protester pendant le débat.

Le Parlement devait précédemment organiser un vote de défiance pour démettre M. Zuma de ses fonctions, mais, dans une allocution télévisée diffusée le 14 février soir, l'ancien chef de l’État a annoncé sa démission, disant qu'il avait été touché par les « cas de violence » à l'extérieur du siège du parti. « Aucune vie ne devrait être perdue en mon nom et l'ANC ne devrait jamais être divisé en mon nom, j'ai donc pris la décision de démissionner de la présidence de la République avec effet immédiat », a déclaré M. Zuma. « Même si je suis en désaccord avec la décision de la direction de mon organisation, j'ai toujours été un membre discipliné de l'ANC », a-t-il ajouté.

L'élévation de Cyril Ramaphosa à la présidence marque une semaine dramatique où Jacob Zuma, poursuivi par des accusations de corruption depuis des années, a effectivement été démis de ses fonctions par son propre parti. M. Ramaphosa, âgé de 65 ans, qui est devenu président par intérim immédiatement après la démission de M. Zuma le 14 février, s'est fait un nom en tant que dirigeant syndical à l'époque de l'apartheid et en tant que négociateur en chef de Nelson Mandela, aidant le pays à s'affranchir du pouvoir de la minorité blanche dans les années 1990. Lorsque la présidence de M. Mandela a pris fin, celui-ci avait précisé qu'il voulait d'ailleurs que M. Ramaphosa lui succède. Mais il avait perdu la course pour diriger l'ANC -et donc le pays- face à Thabo Mbeki, un autre dirigeant anti-apartheid qui était revenu en Afrique du Sud après avoir vécu en exil.

M. Ramaphosa a alors quitté le gouvernement et fait sa fortune dans le monde des affaires. Depuis son retour à la vie publique, il s'était prononcé contre la corruption dans le pays et a trouvé un soutien important dans les zones urbaines, dans le monde des affaires et parmi les piliers de l'ANC. « Nous voulons assainir l'Afrique du Sud pour que nous puissions commencer à la rendre plus attrayante pour les investisseurs tout en traitant les problèmes qui freinent la croissance », avait-il déclaré lors d'une interview accordée à CNN le mois dernier. « Ce n'est pas un feu de paille », a proclamé M. Ramaphosa. « Nous allons nous assurer que nous ne décevrons pas notre peuple ».

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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