Dernière mise à jour à 08h48 le 07/04
Le parti au pouvoir d'Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC), a déclaré mercredi qu'il rencontrerait ses partenaires d'alliance pour discuter de leur appel à la démission du président Zuma.
Ces propos ont été tenus mercredi par le secrétaire général de l'ANC, Gwede Mantashe, lors d'une conférence de presse, à propos d'une réunion de la Commission de travail nationale (NWC) qui a eu lieu mardi.
Les responsables nationaux de l'ANC ont également tenu une réunion lundi pour étudier le remaniement ministériel récent décidé par le président la semaine dernière.
L'ANC dirige le pays dans le cadre d'une alliance tripartite avec le Parti communiste sud-africain (SACP) et le Congrès des syndicats sud-africains (COSATU).
"Le NWC a souligné la nécessité de l'unité entre l'ANC et ses alliés dans l'intérêt de l'Afrique du Sud", a dit M. Mantashe. "L'ANC a réfléchi aux appels du SACP et du COSATU, entre autres, demandant la démission du président Jacob Zuma de sa position de président de la République d'Afrique du Sud".
Le COSATU et le SACP ont réclamé la démission du président Zuma suite à son récent remaniement, qui a également entraîné une baisse de la note souveraine du pays, jusque dans la catégorie spéculative, par l'agence de notation S&P.
M. Mantashe a fait savoir qu'il était mécontent du fait que les partenaires de l'alliance tripartite aient évoqué en public des problèmes confidentiels. Il faisait référence au fait que le SACP a publiquement fait savoir que M. Zuma leur avait annoncé qu'il limogerait le ministre des Finances, Pravin Gordhan.
Cette divulgation d'affaires confidentielles émoussera la confiance entre les partenaires, selon M. Mantashe. "Des désaccords peuvent apparaître, comme toujours dans la conduite de notre révolution, mais il est nécessaire d'assurer en toutes circonstances un climat de débat authentique, de critique et d'autocritique", a-t-il dit. "Les points de vue différents devraient toujours être discutés, d'où qu'ils viennent".
"L'ANC est fortement préoccupé par la gravité de cette atteinte à la confidentialité entre nous et nos partenaires d'alliance. Cela fait suite à nos discussions confidentielles lors d'une réunion bilatérale entre les deux partis lundi de la semaine dernière. Le Congrès national africain compte soulever ces questions auprès du SACP lors de la prochaine réunion bilatérale", a-t-il ajouté.
Le remaniement récent a généré de l'anxiété au sein de l'ANC et de la société civile, a-t-il dit. L'ANC a également résolu de ne pas divulguer publiquement ses désaccords comme cela a été fait à l'issue du remaniement récent. Le vice-président Ramaphosa a exprimé publiquement son mécontentement après le limogeage de M. Gordhan.
L'ANC a réaffirmé que le président devrait procéder à des consultations lorsqu'il entreprend un remaniement, et qu'aucune consultation digne de ce nom n'a eu lieu la semaine dernière.
M. Mantashe a ajouté qu'il y avait eu une rupture irrécupérable du dialogue entre M. Gordhan et M. Zuma comme cause de son limogeage. L'ANC a également déploré la baisse de note de crédit, et affirmé avoir pris bonne note des questions soulevées par l'agence de notation. L'ANC a déclaré qu'elle gardait confiance dans M. Zuma comme président du parti et du pays.