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Lassé d'être célibataire, un Chinois épouse un robot humanoïde qu'il a construit lui-même

le Quotidien du Peuple en ligne | 05.04.2017 08h31

Un ingénieur chinois en intelligence artificielle a renoncé à la recherche de l'âme-sœur et a épousé un robot qu'il a construit lui-même. Selon un de ses amis qui a donné l'information au journal Qianjiang Evening News, Zheng Jiajia, 31 ans, a ainsi décidé de s'engager faute d'avoir réussi à trouver un conjoint humain. Zheng Jiajia était également fatigué des pressions constantes de sa famille pour qu'il se marie, et c'est pourquoi il s'est tourné vers un robot qu'il a construit fin de l'année dernière et a baptisé Yingying. C'est après deux mois de « rencontres » qu'il a mis un costume noir pour « l'épouser » lors d'une cérémonie suivie par sa mère et ses amis le week-end dernier dans la ville de Hangzhou, capitale de la Province du Zhejiang.

Bien que n'étant, bien évidemment, pas officiellement reconnue par les autorités, l'union avait pourtant tous les attributs d'un mariage typiquement chinois, la tête de Yingying étant même recouverte d'un voile rouge, conformément à la tradition locale. Et comme il se doit, Zheng Jiajia a porté sa femme-robot... La Chine possède l'un des déséquilibres entre les sexes les plus forts au monde, principalement en raison des avortements sélectifs liés au sexe du futur bébé -pourtant interdits par le gouvernement- après l'introduction de la politique de l'enfant unique, qui depuis des décennies a contrôlé le nombre d'enfants que chaque famille pouvait avoir et qui a été assouplie puis abandonnée récemment en faveur d'une politique permettant la naissance de deux enfants.

Selon les derniers chiffres publiés par le Forum économique mondial, il y a ainsi actuellement 113,5 hommes pour 100 femmes en Chine. Le déséquilibre entre les sexes, conjugué à l'évolution de l'attitude envers le mariage au sein de la classe moyenne du pays, en pleine émergence, signifie que beaucoup d'hommes ne trouveront jamais d'épouse. Pour l'instant, Yingying ne peut lire que des caractères chinois et des images et dire quelques mots simples, mais Zheng Jiajia envisage de perfectionner sa « mariée » pour qu'elle puisse marcher et faire des tâches ménagères. Mais en attendant, il doit encore porter le robot de 30 kg pour la déplacer, et pas seulement pour respecter la tradition.

En Chine, les réactions face à cette union ont été mélangées, certains utilisateurs des réseaux sociaux se moquant ouvertement de Zheng Jiajia et d'autres se demandent si tout est un coup de publicité. « Tu n'auras pas sa mère qui te regarde, tu n'auras pas la pression d'acheter une maison et tu vas économiser de l'argent et de l'énergie », a écrit un utilisateur sur WeChat, le très populaire réseau social chinois. « Il va vieillir lentement, son visage va devenir ridé et ses cheveux devenir blancs - mais va-t-il l'améliorer pour la faire vieillir ou juste pour être plus jolie ? », a demandé un autre utilisateur.

Les histoires de robots qui remplacent les humains sont monnaie courante en Chine, notamment dans un certain nombre de restaurants où les serveurs sont automatisés. Cependant, après une vague d'intérêt initiale, il s'est avéré que les machines répondaient rarement aux attentes, tant des clients que des entreprises qui les avaient « embauchés ». Auparavant, Zheng Jiajia travaillait chez Huawei, la société chinoise fabricante de smartphones, avant de cesser de démissionner et de se lancer dans la création d'une société d'intelligence artificielle.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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