Dernière mise à jour à 16h17 le 29/03
La communauté chinoise en colère à Paris a réclamé justice mardi soir de manière ferme et raisonnable dans l'affaire Liu Shaoyao, ce ressortissant chinois et père de cinq enfants, qui a été abattu dimanche soir à son domicile parisien par la police.
"Pour la première fois en France, un Chinois a été abattu chez lui par la police pour un différend non confirmé. Nous sommes tous très en colère et inquiets", a déclaré Zhang Haiping, vice-président du Conseil représentatif des associations asiatiques de France (CRAAF), dans une interview à Xinhua.
"L'an dernier, Zhang Chaolin, un homme d'origine chinoise, a perdu la vie lors d'une agression violente par des voleurs à Aubervilliers. Cette fois, c'est M. Liu qui a été tué par un policier! Nous, ressortissants chinois, qui ont souvent été mal traités à Paris par la police en cas de vol ou d'agression par des voyous, vivons plus en sécurité ici!", s'est-il exclamé avec indignation.
"Bien sûr, j'espère aussi que la communauté chinoise protestera contre les violences policières de façon organisée et non pas extrême pour notre intérêt à long terme", a-t-il noté.
"Qui n'a pas de famille? Et qui n'a pas de père ou de mère?". Wang Jiaqing, président exécutif de l'Association des Chinois résidant en France (ACRF), a exprimé mardi sa tristesse et ses condoléances à la famille de Liu Shaoyao lors d'une réunion regroupant les principaux représentants des ressortissants chinois à Paris.
Des centaines de ressortissants chinois se sont rassemblés mardi soir devant le commissariat situé rue Erik Satie dans le XIXe arrondissement de Paris pour protester contre les violences policières. Scandant "justice", ils portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire "contre la violence". En face d'eux se tenaient des dizaines de policiers munis de matraques et de boucliers, selon des témoins sur place.
Dès qu'un manifestant ne contrôlant pas ses émotions jetait une bouteille de l'eau sur les forces de l'ordre, des jeunes femmes au premier rang leur disaient "non", selon des témoins. Des dizaines de Français, allant de l'étudiant à la vendeuse de vêtements, ont également participé à cette manifestation, a constaté Xinhua.