Dernière mise à jour à 10h02 le 29/03
Selon un récent rapport, plus de 2 millions d'enfants de travailleurs migrants ne peuvent s'inscrire dans les écoles publiques primaires ou secondaires dans les villes où vivent leurs parents. C'est pourquoi, d'après un expert, il faudrait faire plus pour éliminer les obstacles à l'éducation.
Le Livre bleu des enfants migrants, publié mardi par l'Institut de recherche sur l'éducation du XXIe siècle basé à Beijing, a ainsi établi que, à la date de 2014, seulement 80% des enfants de migrants bénéficiant de l'éducation obligatoire de neuf ans partir de 2014 étaient en mesure de fréquenter les écoles publiques de l'endroit où vivent leurs parents.
Les autres ont dû se tourner vers des écoles privées ou celles créées spécifiquement pour les enfants des travailleurs migrants, qui sont généralement mal construites et ouu la qualité de l'éducation est faible.
Le rapport montre que la population migrante chinoise a atteint 250 millions de personnes en octobre 2015, ce qui signifie que plus d'un citoyen sur six travaille et vit en dehors de sa ville natale.
Un rapport précédent publié en 2014 par le Programme New Citizen, une organisation non gouvernementale qui se consacre à l'amélioration de la vie des enfants migrants, a montré que le nombre d'enfants migrants a augmenté rapidement.
En 2000, il y avait ainsi 19,8 millions d'enfants migrants de moins de 18 ans dans tout le pays, alors que ce nombre est passé à 35,8 millions en 2010.
« A l'heure où le pays travaille à l'édification d'une société modérément aisée, les conditions de vie et d'éducation de ces enfants devraient faire l'objet de davantage d'attention », a souligné Xie Shouguang, directeur de la maison d'édition Social Sciences Academic Press, qui a publié le livre bleu.
Qin Hongyu, chercheur à l'Institut de recherche sur l'éducation du 21e siècle, a déclaré que l'éducation des enfants migrants a été grandement améliorée depuis 2008, comme le gouvernement central et les autorités locales ont introduit une série de politiques pour surmonter les obstacles auxquels ils font face.
En mars 2014, un plan national d'urbanisation publié par le gouvernement central stipulait qu'un soutien financier et des ressources pédagogiques devraient être mis à disposition pour permettre à la plupart des enfants de travailleurs migrants d'accéder à l'enseignement obligatoire dans les écoles publiques des villes où travaillent leurs parents.
« Mais il faut faire davantage parce que les enfants migrants font encore face à beaucoup de barrières lorsqu'ils entrent dans d'autres niveaux d'éducation - préscolaire, secondaire et supérieur », a déclaré M. Qin.
Ainsi, l'entrée dans l'enseignement supérieur, par exemple, exige des étudiants qu'ils passent l'examen national d'entrée à l'université. Mais du fait des politiques actuelles, comme les enfants migrants n'ont pas de permis de séjour permanent dans la ville où travaillent leurs parents, ils doivent retourner dans leur ville natale pour passer l'examen, quand bien même s'ils ont étudié dans cette ville depuis qu'ils sont jeunes.
Selon Xiong Bingqi, directeur adjoint de l'Institut de recherche, bien que certaines régions aient commencé à travailler pour résoudre le problème en 2012 en publiant des mesures destinées a aider les enfants à passer les examens sans retourner dans leur ville natale, très peu d'enfants ont répondu aux exigences et ont pu le faire.