Dernière mise à jour à 08h59 le 22/02
Les 19 personnalités bissau-guinéennes sanctionnées par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour entrave à l'application de l'accord de sortie de crise signé à Conakry, ont déposé mardi à la représentation de la CEDEAO à Bissau, une pétition adressée au médiateur de la crise politique pour contester ces sanctions.
Leur porte-parole, Fernando Vaz, a déclaré au représentant spécial de la CEDEAO à Bissau, que la décision d'application de ces sanctions souffre de vices de forme et de fond.
Selon lui, les sanctions n'ont pas été approuvées par l'organe compétent puisque la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO lors de sa session extraordinaire du 27 janvier 2018 s'est limitée à inviter les parties au conflit en Guinée-Bissau à mettre en œuvre l'accord Conakry, sous peine d'imposer des sanctions contre les personnes ou organisations qui entravent le processus de sortie de crise à partir du 1er février.
Mais cette conférence n'a pas spécifiquement approuvé les sanctions à mettre en œuvre, obligeant le président de la commission à imposer les sanctions et à mettre en place un comité de suivi pour l'application des sanctions, composé du Togo, de la Guinée et de la CEDEAO, a-t-il argumenté.
Par ailleurs, selon la pétition lue par Fernando Vaz, la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement lors de sa session du 27 janvier dernier, n'a pas identifié les personnes ou les organisations qui devraient être sanctionnées.
Selon le texte, la conférence des chefs d'État et de gouvernement n'a pas défini les sanctions à appliquer et n'a pas non plus autorisé son président à définir de telles sanctions, mais l'a seulement chargé d'imposer des sanctions.
D'un autre côté, même au niveau formel, la conférence des chefs d'État et de gouvernement, lors de sa session du 27 janvier, n'a pas identifié les personnes ou les organisations qui devraient être visées par des sanctions et n'a pas mandaté le président de la conférence pour le faire, a fait valoir M. Vaz.
Les sanctions, dont l'interdiction de séjour dans les 16 pays de la CEDEAO, et du gel des comptes bancaires, frappent d'anciens ministres, des députés et des magistrats.
Après avoir reçu la pétition, le représentant spécial de CEDEAO, Blaise Diplo, a déclaré à la presse qu'il transmettra document à son destinataire le plus rapidement que possible.
Dimanche, des milliers de personnes ont marché à Bissau pour contester les sanctions de la CEDEAO.