Dernière mise à jour à 08h10 le 23/10
Le président camerounais sortant Paul Biya a été réélu pour son septième mandant avec 71,28% de voix, a proclamé lundi le Conseil constitutionnel du Cameroun.
Le candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) Maurice Kamto s'est classé en deuxième avec 14,23% de voix, alors que Joshua Osih du Social democratic front (SDF), première opposition du pays, n'a remporté que 3,35% de voix pour occuper la quatrième place parmi les neuf candidats.
Selon les statistiques officielles, 3 590 681 votants sur les 6 667 754 inscrits se sont rendus aux urnes, faisant un taux de participation de 53,85%, contre 65,82% en 2011 et 82,83% en 2004.
La participation était mineure en zone anglophone où moins de 10% d'électeurs inscrits ont voté face aux menaces des sécessionnistes armés de perturber le scrutin.
Selon des observateurs, cette massive abstention au foyer du SDF, ainsi que le retrait de candidature du leader charismatique John Fru Ndi lors des primaires du parti, étaient à l'origine de la chute du soutien exprimé au SDF.
Depuis deux ans, la minorité anglophone, représentant 20% de la population nationale, proteste contre ce qu'elle juge la marginalisation et la francisation vis-à-vis du pouvoir central.
Depuis octobre dernier, cette protestation est devenue un mouvement sécessionniste armé. Les affrontements armés entre les forces de sécurité camerounaises et ces séparatistes, désormais considérés par le gouvernement comme des terroristes, ont provoqué de lourdes pertes humaines et fait des milliers de déplacés.
Dans les prochains sept ans, M. Biya, 85 ans dont 35 ans au pouvoir, poursuivra "la décentralisation dans un Cameroun uni et indivisible", a-t-il promis dans son programme. Son slogan de campagne était "la force de l'expérience", sachant que parmi ses huit rivaux, le plus jeune candidat Cabral Libii, qui a gangé 6,28% de voix en se classant troisième, n'a que 38 ans.
Avant de prononcer le verdict, le Conseil constitutionnel, composé de onze juges nominés par le président élu M. Biya, a rejeté vendredi dernier la dernière des 18 pétitions post-électorales revendiquant l'annulation du scrutin.
Au jour des résultats, le président de la suprême instance de justice camerounaise, Clément Atangana, a indiqué que les élections ont été "libres, transparentes, paisibles et crédibles" et le Conseil constitutionnel, qui surveille la régularité du scrutin, en est "satisfait".