Dernière mise à jour à 08h10 le 28/11
L'Algérie et la Chine ont signé lundi un partenariat de coopération pour la mise en exploitation d'un méga-projet intégré d'une valeur de 6 milliards de dollars pour l'exploitation de phosphate dans l'est de l'Algérie.
Les accords ont été signés par le PDG du géant de l'énergie algérien Sonatrach, Abdelmoumene Ould Kaddour, et le président de CITIC Construction, Chen Xiaojia, dans la province de Tébessa, à l'extrême est de l'Algérie.
Le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia et certains membres de son cabinet ont assisté à la cérémonie de signature, en plus des préfets de quatre provinces concernées par ce projet.
Les deux parties doivent se rencontrer à nouveau en décembre pour signer le pacte d'actionnaires portant sur la création du consortium, dernière étape précédant le début de la phase de construction du projet prévu début 2019. La phase de production est prévue pour 2022.
Ce projet sera réalisé en partenariat avec trois groupes algériens, à savoir Sonatrach, Asmidal et Manal, en plus de CITIC Construction.
Le Premier ministre algérien a qualifié ce projet de "plus grand projet industriel de la dernière décennie en Algérie, car il marque le début d'un véritable partenariat entre l'Algérie et la Chine".
Chen Xiaojia a déclaré à l'occasion que "le projet reflète le degré d'intérêt que l'Algérie porte à sa population en matière de services, et nous sommes fiers d'être sélectionnés pour contribuer à ce processus".
Pour sa part, Abdelmoumen Ould Kedour, PDG de Sonatrach, a déclaré que "la forte chute des prix du pétrole a contraint l'Algérie à adopter une nouvelle stratégie basée sur la diversification de son économie tributaire des hydrocarbures, et que ce méga-projet de phosphate constitue un pas important vers le renforcement de cette stratégie".
"Ce n'est pas le projet de Sonatrach ou de CITIC ; c'est plutôt un projet fédérateur qui renforcera notre partenariat", a-t-il ajouté.
Cela permettra à l'Algérie d'augmenter sa production de phosphate à 10 millions de tonnes par an, devenant ainsi la troisième plus grande réserve de phosphate au monde.
La part de la Chine dans ce méga-projet est de 49%, tandis que la partie algérienne détiendra la majorité (51%), conformément à la loi algérienne sur l'investissement.
Ce projet de phosphate intégré est réparti entre la mine de Bled El-Hadba, dans la province de Tébessa (1,2 milliard de dollars), la plateforme de Hadjer Kebrit à Souk Ahras (2,2 milliards de dollars), la plateforme de Hadjar Essoud à Skikda (2,5 milliards de dollars) et le port d'Annaba (0,2 milliard de dollars).
Le projet, dont la production devrait atteindre 6 millions de tonnes de phosphate par an et 1,1 million de tonnes d'ammoniac par an, comprendra le dédoublement de la voie ferrée reliant le site de production au port d'Annaba.
A terme, le projet devrait générer plus de 14.600 emplois directs.
Grâce à ce projet, l'Algérie souhaite pouvoir exporter chaque année 2 milliards de dollars d'engrais et augmenter progressivement ses réserves de phosphate et de gaz naturel grâce à la mise en place d'une industrie de transformation structurée et génératrice de richesse.