Dernière mise à jour à 08h09 le 28/11
Le président français Emmanuel Macron a annoncé mardi la tenue d'un "débat national" sur la transition écologique lors de la présentation du Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), trois jours après le deuxième temps fort de la mobilisation des "gilets jaunes" qui a réuni samedi plus de 100.000 personnes en France et été marqué par des affrontements sur les Champs-Elysées.
"Je refuse que la transition écologique accentue les inégalités entre les territoires. Une crainte s'est exprimée, celle d'être laissé pour compte. Je comprends cette crainte, je ne peux que la partager. Dans les trois mois qui viennent, je souhaite un débat national qui puisse s'inscrire dans les territoires (...) Je souhaite que les représentants des 'gilets jaunes' puissent y prendre part", a-t-il déclaré.
A propos du chèque énergie, le président français a lui-même reconnu sa difficile compréhension : "Les gens ne savent pas ce que c'est et, la vérité, moi non plus", a-t-il affirmé, ajoutant que "les conséquences de la transition écologique ne peuvent pas être traitées à part, il faut les mettre au centre".
"J'entends la colère qui a sa part de légitimité de nos concitoyens. Dans les trois mois à venir, il faut nous rendre concrètes les méthodes d'accompagnement", a-t-il précisé. "Entre la fin du monde et la fin du mois, nous allons traiter les deux (...) Nous pouvons pas demander de manière indifférenciée : 'baisser les taxes' et 'créez-nous plus de crèches, plus de services publics", a-t-il expliqué.
S'adressant plus directement aux "gilets jaunes" qui dénoncent la hausse du prix du carburant, Emmanuel Macron a indiqué vouloir adapter la fiscalité des carburants "aux fluctuations des prix" pour que les Français utilisant beaucoup leur voiture soient moins impactés. Il a également précisé que "le prix du plein d'essence dépend essentiellement aujourd'hui des décisions de la Russie, de l'Arabie saoudite ou de l'Iran".
Lors de la présentation du PPE, il a également annoncé que 7 à 8 milliards d'euros seront consacrés aux énergies renouvelables et s'est réengagé à ramener la part d'énergie nucléaire à 50% en 2035.
"Réduire la part de nucléaire, ce n'est pas renoncer au nucléaire. Je ne veux pas que nous nous précipitions à fermer des centrales si c'est pour importer de l'énergie moins bien produite que chez nous", a-t-il expliqué.
Le chef de l'Etat français a par ailleurs annoncé la fermeture des 14 des 58 réacteurs nucléaires français d'ici 2035, dont quatre à six d'ici 2030 en plus des deux de la centrale de Fessenheim qui seront fermées à l'été 2020.
"A l'horizon 2030, l'évolution du parc éolien terrestre sera triplé, la part des panneaux photovoltaïques sera multipliée par cinq. Nous développerons aussi l'éolien en mer", a-t-il également indiqué.
Par ailleurs, au lendemain de la désignation de huit représentants officiels des "gilets jaunes" chargés d'entrer en contact avec le gouvernement, l'Elysée a fait savoir mardi qu'ils seraient reçus dans l'après-midi par le ministre de la Transition écologique François de Rugy.