Dernière mise à jour à 08h21 le 27/11
A moins de 24 heures de la prise de parole, très attendue du président français Emmanuel Macron, sur les revendications du mouvement des "gilets jaunes", le gouvernement change de ton et affiche désormais sa volonté de réunir tout le monde autour d'une table, alors que le mouvement annonce de son côté la création d'une délégation officielle, composée de huit porte-paroles, en vue de rencontrer le gouvernement.
Va-t-on vers une décrispation de la situation, après plus d'une semaine de protestation des "gilets jaunes", contre la hausse des taxes sur le carburant ? La volonté affichée des deux camps (gouvernement/gilets jaunes) ce lundi en faveur d'un dialogue est un premier pas vers une détente après un weekend mouvementé.
Lundi, le gouvernement a exprimé sa volonté de discuter avec tous les acteurs dans le but de trouver une solution à la colère des "gilets jaunes". "Notre réponse ce n'est pas un renoncement, ce n'est pas non plus l'aveuglement : elle passera par notre capacité à mettre tout le monde autour de la table", a déclaré lundi le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, au sortir du Conseil des ministres.
Selon M. Griveaux, cette France en mouvement, attend des réponses à sa colère, et "cela passe par une nouvelle méthode, il en sera en partie question demain (mardi) ", a-t-il ajouté faisant ainsi allusion au discours du président Macron prévu mardi sur le sujet.
Cette volonté du gouvernement de dialoguer intervient en même que la demande à rencontrer les autorités, formulée ce lundi par le mouvement des "gilets jaunes" à travers un communiqué. Pour y arriver, ce mouvement spontané, né de la colère contre la hausse des taxes sur le carburant, s'est doté d'une délégation officielle composée de 8 représentants.
Sa mission : "engager une prise de contact sérieuse et nécessaire avec les représentants de l'Etat et de son gouvernement, et de faciliter la communication entre citoyens manifestants et coordonnateurs de manifestations", précise le mouvement dans un communiqué.
Selon Jason Herbert, porte-parole des "gilets jaunes", cette délégation va porter les revendications émises au quotidien par la base dans toute la France, depuis maintenant une dizaine de jours.
"On espère qu'on sera entendu et qu'il y aura une proposition qui sera faite en réaction à ce communiqué. S'ils n'en parlent pas, on continuera et l'action va se renforcer. Donc la balle est dans le camp du président de la République et du gouvernement", a ajouté M. Herbert lundi sur BFMTV.
Cette opération de décrispation a été lancée par le gouvernement depuis l'annonce du discours très attendu du président Macron qui doit s'adresser à la "classe moyenne et laborieuse" mardi, soit dix jours après le début de la mobilisation des "gilets jaunes".