Dernière mise à jour à 08h35 le 21/11
Le préfet de l'île de La Réunion (département français de l'océan Indien) Amaury de Saint-Quentin, a instauré mardi une mesure d'interdiction de circuler de 21h00 à 06h00 dans la moitié des communes de l'île, bloquée par de nombreux barrages routiers dressés par le mouvement des "gilets jaunes", et théâtre de violences nocturnes imputées à des bandes de jeunes.
Ce couvre-feu, qui entre en vigueur mardi soir pour trois nuits, doit "permettre aux forces de l'ordre de se concentrer sur leur mission de sécurisation", a précisé le préfet.
Depuis samedi, des pillages et diverses violences urbaines commises par des bandes de jeunes à la nuit tombée ont eu lieu dans plusieurs villes de l'île. Des supermarchés et des commerces ont été attaqués dans la nuit de lundi à mardi, notamment à Saint-Denis, le chef-lieu de l'île.
Le mouvement des "gilets jaunes", né de la colère contre la hausse des carburants et d'un ras-le-bol fiscal, provoque de grosses perturbations sur l'île. Mardi, à la mi-journée, 35 points de blocages étaient toujours recensés. Par ailleurs, l'ensemble des établissements scolaires, la plupart des commerces et des stations-service, ainsi que des services publics, étaient fermés.
Le dépôt de carburant de l'île est bloqué par des manifestants depuis lundi. Le port de commerce, dont l'accès est lui aussi bloqué depuis lundi, est paralysé. Les compagnies aériennes sont affectées. Les deux usines sucrières de l'île sont également à l'arrêt depuis samedi.
Le préfet de La Réunion a déclaré lundi lors d'un point de presse que le rétablissement de la liberté de circulation était sa priorité et que les renforts de gendarmes mobiles arrivés lundi et mardi lui permettent d'engager des actions dans ce sens.
L'ouverture de discussions avec divers collectifs de manifestants, des élus locaux, des acteurs économiques et des syndicats, mardi après-midi, n'a pas permis de débloquer la situation.
La ministre française des Outre-mer, Annick Girardin, a lancé, lundi sur la chaîne LCP, un "appel au calme" et à la "responsabilité".
Selon les chiffres donnés par la ministre, le mouvement des "gilets jaunes", qui a débuté samedi dans toute la France, avait réuni sur l'île lors des deux premiers jours de mobilisation "entre 1 500 et 2 000" manifestants, sans incident majeur à déplorer.