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France : Une manifestation contre la hausse des taxes sur le carburant fait un mort et plusieurs blessés

Xinhua | 18.11.2018 10h40

Barrages filtrants, opérations escargot, péages gratuits, ... les "gilets jaunes" (mouvement spontané) ont multiplié samedi des actions de blocage dans toute la France pour protester contre la hausse des taxes sur le carburant. La première manifestation de ce mouvement qui se démarque des politiques et des syndicats, est émaillée d'incidents graves.

Des milliers de personnes ont répondu samedi à l'appel des "gilets jaunes", à manifester contre les hausse des taxes sur le carburant. Une protestation qui s'est exprimée toute la journée par des blocages dans tout le pays.

Selon les chiffres annoncés dans la soirée par le ministère de l'Intérieur, environ 282 710 personnes ont manifesté sur tout le territoire. Et plus 2 000 points de blocage avaient été indiqués dans la journée par la cellule de crise du ministère.

Cette première manifestation des "gilets jaunes" s'est soldée par la mort d'une manifestante à Pont-de-Beauvoisin en Savoie, plusieurs blessés, des interpellations et des gardes à vue.

Outre ce décès, "227 blessés dont 6 gravement", ont été notés selon le ministère de l'Intérieur qui précise que parmi les blessés, il y a "un blessé grave et 10 blessés légers", du côté des forces de l'ordre. Et 117 interpellations qui ont donné lieu à 73 gardes à vue.

Concernant la personne décédée à Pont-de-Beauvoisin, le préfet de Savoie a indiqué à la presse qu'une conductrice amenait sa fille chez le médecin, et une fois "arrivée au barrage, des personnes ont tapé sur sa voiture, elle a paniqué, a accéléré et a touché quelqu'un. La personne est décédée", a-t-il expliqué.

Selon le ministre français de l'Intérieur, Christophe Castaner, le "désordre a été constaté dans des zones où les manifestations n'étaient pas déclarées, donc pas accompagnées. C'est là où on a connu le décès d'une personne", a-t-il déploré samedi soir sur BFMTV. "Une perte de vie humaine est un échec pour chacun d'entre nous", a ajouté le ministre.

A Paris des centaines de manifestants ont bloqué le périphérique puis les Champs-Elysées avant de tenter de rejoindre le Palais de l'Elysée, obligeant ainsi les forces de l'ordre à faire usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule. Selon les chiffres officiels 1 200 gilets jaunes ont protesté dans la capitale française sans grands débordements.

"Dans la zone de Paris on est passé de 29 rassemblements à un peu moins d'une vingtaine dans la soirée. (...) il n'y a eu aucun blessé, aucune dégradation et, le dispositif de bouclage du site de l'Elysée a produit son efficacité", a déclaré à la presse dans la soirée, le préfet de police Michel Delpuech.

Le Mouvement des "gilets jaunes" qui défend son indépendance vis-à-vis des politiques a eu le soutien de plusieurs partis et leaders politiques. C'est par exemple le cas de Florian Filippot, du mouvement les patriotes qui a protesté au côté des manifestants à Paris.

"Ce n'est pas aux classes moyennes, aux travailleurs et retraités de payer cette hausse des carburants. Je propose qu'on baisse immédiatement les taxes sur les carburants et qu'on surtaxe les grands groupes pétroliers et gaziers. Par exemple Total a fait 8 milliards de bénéfices l'an dernier et a augmenté 10% de dividendes pour les actionnaires, c'est Total qu'il faut aller chercher, pas l'automobiliste français qui a besoin de sa voiture pour aller travailler", a dit M. Philippot en marge de la manifestation.

"Enfin nos compatriotes entrent en résistance à l'oppression. C'est la dernière chance pour le gouvernement. Soit il entend la colère du peuple soit ça va mal finir", a raillé le député Nicolas Dupont-Aignan sur BFMTV. "Aujourd'hui la mobilisation ce n'est pas seulement la taxe sur le carburant, c'est tout. J'espère que le président apprendra de ses erreurs", a ajouté sur la même chaine le président LR, Laurent Wauquiez.

Jean-Luc Mélenchon qui a également exprimé son soutien aux "gilets jaunes" parle d'un "immense moment d'auto-organisation populaire en cours. Le peuple a déjà surmonté les obstacles de la diversion et de la dissuasion. Il va découvrir l'obstination du pouvoir", a écrit sur sont compte tweet le leader de la France insoumise.

Né de façon spontanée pour s'opposer à la hausse des taxes sur le carburant, le Mouvement des "gilets jaunes", qui se démarque des politiques et syndicats est très actif sur les réseaux sociaux où il a lancé son appel au blocage. Ce, malgré les annonces de prime à la casse à 4 000 euros pour les 20% les plus modestes, de chèque énergie à 200 euros élargi à 5,7 millions de foyers ou encore d'indemnités kilométriques aux grands rouleurs de petites cylindrées, faite par le gouvernement pour contenir la colère.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Gao Ke)
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