Dernière mise à jour à 08h38 le 11/01
Les violences font obstacle au retour des travailleurs humanitaires dans le nord-est du Nigeria, où des milliers de déplacés ont pourtant besoin d'aide, a déclaré jeudi un porte-parole de l'ONU.
"Selon nos collègues de l'OCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU), quelque 260 travailleurs humanitaires ont été rappelés des zones touchées par le conflit depuis novembre dernier, empêchant l'aide humanitaire de parvenir à des centaines de milliers de personnes dans le besoin", a indiqué Stephane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général de l'ONU.
"Bien que certains travailleurs humanitaires aient commencé à revenir, l'insécurité les empêche de reprendre leurs activités normales", a-t-il déclaré aux journalistes pendant sa conférence de presse quotidienne.
Le porte-parole a précisé qu'Edward Kallon, coordinateur de l'OCHA au Nigeria, avait exprimé "de vives inquiétudes quant à la montée de la violence dans le nord-est du pays", une violence qui a provoqué des déplacements de population massifs.
Dans un communiqué émis mercredi au Nigeria, M. Kallon a décrit la situation dans la région comme une "tragédie humanitaire".
"Il est déchirant de voir tant de gens vivre dans des camps surpeuplés, ou dormir dehors sans disposer d'aucun abri. Les civils continuent à payer le prix fort du conflit, et les Nations Unies sont extrêmement préoccupées", a-t-il déclaré.
L'OCHA a souligné que le rappel de ces 260 travailleurs humanitaires était le plus important retrait de personnel survenu dans la région depuis le renforcement des efforts humanitaires internationaux en 2016.
Après dix années de conflit, plus de 7 millions de personnes ont sérieusement besoin d'aide, a indiqué l'OCHA. La violence qui sévit dans la région est le fait de "groupes armés non étatiques", qui lancent de fréquentes attaques contre l'armée nigériane.