Dernière mise à jour à 15h07 le 21/12
Dès l'époque des Printemps et Automnes, il y a plus de 2 500 ans, la Chine utilisait le Tugui, un instrument de mesure du temps, pour observer le soleil et déterminer le Solstice d'hiver. Le solstice d'hiver est le plus ancien des vingt-quatre termes solaires du calendrier traditionnel chinois, et il tombe chaque année entre les 21 et 23 décembre.
Les coutumes du Solstice d'hiver
Le sacrifice au ciel
A toutes les époques de l'histoire, les dirigeants devaient faire un sacrifice au ciel quand arrivait le Solstice d'hiver. Dans l'antiquité, le sacrifice au ciel était un rituel qui se passait à l'extérieur de la ville. Ce jour là, l'empereur priait et faisait des offrandes pour écarter les catastrophes, et cette cérémonie était un moment incontournable du Solstice d'hiver.
Le sacrifice aux ancêtres
Au sein du peuple, il existait une coutume, qui consistait à vénérer les ancêtres lors du Solstice d'hiver. Tout en adorant leurs ancêtres, les gens devaient aussi rendre hommage à leurs parents et leurs aînés. Dans le Fujian et à Taïwan, il y a un proverbe qui dit « Au solstice d'hiver et au Nouvel An, pas de retour, pas d'ancêtres ». Cela veut dire que tous ceux qui sont partis au loin gagner leur vie doivent alors rentrer chez eux pour la fête du Solstice d'hiver, et qu'ils ont un chez-soi à la fin de l'année.
Neuf, le chiffre magique du Solstice d'hiver
Les gens se réfèrent au Solstice d'hiver comme « Jiaojiu » (les trois périodes de neuf jours après le solstice) ou « Shujiu » (les neuf périodes de neuf jours après le solstice), le moment le plus froid de l'année. A partir du Solstice d'hiver, chaque période de neuf jours est considérée comme « neuf », le temps est divisé en neuf « neufs », soit un total de neuf fois neuf, ou quatre-vingt-un jours, Après 81 jours, c'est le moment de l'entrée dans le printemps.
Après le Solstice d'hiver, l'expression « neuf-neuf » est très populaire dans tout le pays, qui a compilé une variété d'expressions populaires et de comptines variant selon les conditions climatiques, les caractéristiques des lieux, les pratiques agricoles et les coutumes. La plus représentative d'entre elles est la suivante : « Un neuf, deux neuf on ne fait rien, trois neuf quatre neuf, on marche sur la glace, cinq neuf six neuf, on regarde les saules le long de la rivière, sept neuf la rivière se dégèle, huit neuf arrivent les oies sauvages, neuf neuf on rajoute un neuf, le bétail se répand partout ».
La dégustation de raviolis
Dans le nord de la Chine, chaque année, le jour du Soltice d'hiver, il est de coutume de manger des raviolis. Il s'agit de commémorer Zhang Zhongjing, le « saint médecin » qui soigna des pauvres lors du Soltice d'hiver.
Il y a plus de 1 800 ans, à la fin de la dynastie des Han de l'Est, le célèbre docteur Zhang Zhongjing vit beaucoup de pauvres gens souffrir de la faim et du froid et leurs oreilles étaient gelées au point qu'elles se délitaient. C'est ainsi qu'il inventa la « décoction qui protège les oreilles contre le grand froid ». Lors du Solstice d'hiver, il mit du mouton, du poivre et quelques herbes contre le froid dans une marmite et les fit bouillir. Après la cuisson, il égoutta le contenu et en fit un hachis, avant de l'envelopper dans de la pâte en lui donnant une forme semblable à une « oreille réconfortante », et chaque personne qui venait le voir pour lui demander des médicaments se voyait donner deux de ces « oreilles réconfortantes », et un grand bol de bouillon de viande. Les gens mangeaient ces « oreilles réconfortantes » et buvaient ce « bouillon contre le froid », ce qui leur réchauffait le corps et les oreilles, et leurs oreilles gelées étaient alors guéries. Les générations suivantes apprirent la forme de ces « oreilles réconfortantes » et en firent un plat. C'est ainsi que les raviolis ou « nourriture plate » naquirent.
Depuis lors, la coutume de manger des raviolis pour éviter de voir ses oreilles gelées lors du Solstice d'hiver s'est transmise et a perduré jusqu'à nos jours.