Comité France-Chine : l'innovation franco-chinoise vise la blockchain et l'IA

Le Comité France-Chine, qui rassemble les entreprises françaises actives avec la Chine depuis les dernières 40 ans, organise pour la 5ème année les Prix de l'Innovation des Équipes franco-chinoises. Depuis 2014, il s'agit d'environ 600 ingénieurs et chercheurs français et chinois qui ont participé à ces Prix en présentant des projets principalement dans trois catégories : R&D, Produit Innovant et Initiative Innovante.

Les projets sélectionnés par le Comité France-Chine sont censés de répondre aux enjeux qui se posent aujourd'hui à la société chinoise comme au reste du monde, par exemple les questions d'environnement, de santé ou de qualité et sécurité des produits. Madame Sybille Dubois-Fontaine Turner, directrice générale du Comité France-Chine, a relaté à people.cn les dernières nouveautés de cette 5ème édition.

La blockchain et l'IA comme les domaines favoris

La directrice générale a constaté que pour cette année, le nombre des projets portant sur la blockchain, l'IA et les outils digitaux a augumenté, en couvrant des domaines très variés comme des solutions pour anticiper le vieillissement des centrales nucléaires, pour certifier les diplômes et pour la gestion de l'énergie dans une ville intelligente et interconnectée.

Un autre point nouveau, selon elle, c'est le domaine de formation qui est devenu un nouveau champ pour l'innovation. Cette année, le Comité France-Chine a reçu un tiers des dossiers dans ce domaine, l'environnement continuant à représenter plus d'un quart des dossiers.

Les nouveaux enjeux pour l'innovation franco-chinoise

Pendant longtemps, les coopérations dans l'innovation consistaient principalement en transferts de briques technologiques de l'occident vers la Chine. Mais la donne a changé : selon Sybille Dubois-Fontaine Turner, la coopération franco-chinoise en matière d'innovation est devenue aujourd'hui multidirectionnelle et multiforme, ce qui constitue les nouveaux enjeux de la coopération franco-chinoise de l'innovation.

« Multidirectionnelle » évoque le fait qu'aujourd'hui, l'innovation se fait de Chine en France ou de France en Chine, à différents niveaux, que ce soit des laboratoires, des universités, des startups, des PME ou des centres de R&D de grands groupes. Ainsi, dans le digital ou l'IA, la Chine apporte aujourd'hui des idées nouvelles, portées par son niveau d'investissement dans ces domaines et ses retours d'expérience de par la taille de son marché connecté. « Il est donc important que les ingénieurs français comprennent l'écosystème chinois de l'innovation et acceptent de se positionner également comme récepteurs d'innovations venant de Chine », a insisté la directrice générale.

« Multiforme » renvoie au constat que l'innovation n'est plus seulement technologique, mais concerne également en grande partie des initiatives dans les domaines d'applications non technologiques qui touchent les savoir-faire ou les business models. Selon Sybille Dubois-Fontaine Turner, l'ensemble des technologies actuelles évoluent extrêmement rapidement, ce qui oblige les équipes franco-chinoises de l'innovation à maîtriser et à s'adapter à toutes ces évolutions technologiques, indispensables pour aboutir à la création des innovations de demain.

Enfin, un troisième enjeu consiste à développer des innovations de rupture pour inventer les futures manières de communiquer, d'apprendre, de nous déplacer ou de nous nourrir, dans la course à l'innovation au niveau mondial. Le Comité France-Chine a notamment insisté sur la complémentarité des approches françaises et chinoises qui ont permis une créativité partagée.

« L'évolution du digital en Chine, la taille de son marché, peuvent permettre de développer et tester rapidement les innovations futures. C'est en confrontant les modes de pensée français (conceptuels et processuels) et chinois (holistiques) que la France et la Chine ensemble pourront avoir un coup d'avance », a conclu la directrice générale.

Les objectifs communs entre les deux pays

Sybille Dubois-Fontaine Turner a présenté la stratégie de la France en matière de l'innovation, c'est de mettre l'innovation comme sa priorité pour faire du pays une « Start-up nation ». Aujourd'hui, la France est considérée comme l'un des 4 grands pays de l'IA au monde avec la Chine, les US et le Royaume Uni.

La Chine connaît aujourd'hui une grande mutation économique, passant d'une économie d'infrastructures à une économie de consommation et de services. Le pays a pour objectif de créer une société de moyenne aisance à l'horizon de 2020, ce qui implique de répondre à de nombreux défis en termes d'environnement, de santé, et aussi de répondre aux nouvelles attentes de la population chinoise. La France et la Chine disposent donc toutes deux d'environnements favorables à l'innovation, et les deux pays ont également en commun leur engagement pour lutter contre le réchauffement climatique et développer des solutions dans les domaines du développement durable.

C'est ainsi que les Prix de l'Innovation des Équipes franco-chinoises fournissent une belle opportunité pour présenter une offre française d'excellence et innovante qui est reconnue dans de nombreux secteurs, de l'environnement aux hautes technologies en passant par l'agroalimentaire, la santé ou encore les services tels que l'éducation et qui correspond aux nouvelles attentes des consommateurs chinois.