Dernière mise à jour à 11h02 le 09/03
Plusieurs centaines de milliers d'Algériens sont sortis vendredi dans la rue pour la plus grande marche pacifique depuis l'indépendance du pays en 1962, afin de réclamer des changements et s'opposer à la volonté du président sortant Abdelaziz Bouteflika de briguer un cinquième mandat.
Les Algériens tiennent des rassemblements quasi-quotidiens à travers le pays depuis le 22 février, soit depuis que le président en exercice, âgé de 82 ans, eut annoncé son intention de se présenter aux élections présidentielles du 18 avril.
Les manifestants se sont rassemblés sur les principales places de la capitale, Alger, et ailleurs à travers les autres villes du pays et scandé des slogans anti-régime, notamment "Non au 5e mandat".
Cette grande marche a été marquée par la présence massive de femmes qui célèbrent leur journée internationale, ce vendredi.
À Alger, certaines ont porté l'habit traditionnel blanc "le Hayek", qui a une forte connotation avec la guerre d'indépendance algérienne contre l'occupation française (1954-1962). Cette tenue traditionnelle symbolise la résistance et la liberté, selon ces femmes.
Les forces anti-émeute ne se trouvaient pas dans les rues mais se concentraient autour des bâtiments officiels, y compris le parlement, le siège du gouvernement et le palais présidentiel. Quelques scènes de confrontations ont toutefois été enregistrées.
L'Algérie organisera l'élection présidentielle le 18 avril. Plusieurs personnalités politiques ont retiré leur candidature pour rejoindre le mouvement de protestation populaire. Pour l'instant, deux candidats principaux vont se confronter lors de ce scrutin. Il s'agit du président sortant et du général à la retraite, Ali Ghediri.
M. Bouteflika serait toujours à Genève, en Suisse, où il subit des traitements médicaux.
Dans le même temps, les factions de l'opposition aux tendances politiques différentes se réunissent régulièrement pour discuter des moyens de faire pression pour un changement, tout en demandant de reporter le vote.