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Gabon : le gouvernement ouvre un dialogue avec les syndicats pour éviter une explosion sociale

Xinhua | 24.04.2019 09h47

Le Premier ministre gabonais, Julien Nkoghe Bekalé, a ouvert mardi à Libreville un dialogue social avec les principaux syndicats du pays afin de parvenir à un consensus national dans l'application des mesures d'austérité recommandées par le Fonds monétaire international (FMI) pour une sortie de la crise économique qui étrangle le pays depuis la chute des cours du pétrole en 2014.

"Notre fonction publique est pléthorique (...) le niveau de nos dépenses excède de façon drastique le niveau de nos recettes", a lancé le Premier ministre s'adressant aux principaux syndicalistes du pays.

Julien Nkoghe Békalé a invité les syndicalistes à mettre en sourdine certaines de leurs revendications pour sauver la nation actuellement en danger suite à la chute des cours des matières premières dont dépend l'économique du pays.

Le Gabon est en effet l'un des principaux producteurs africains de pétrole, de manganèse et de bois. La mévente de ces matières premières a provoqué des graves pertes des recettes budgétaires dans le pays.

Pour éviter de sombrer, Libreville a accepté en 2017 de conclure un programme d'appui budgétaire avec le FMI d'un montant de 642 millions de dollars pour 3 ans. L'objectif final est de relancer l'économie du pays.

Le FMI a recommandé au Gabon une réduction drastique du train de vie de l'Etat. Libreville a dans ce cadre initié plusieurs reformes dont certaines irritent particulièrement les fonctionnaires. Il s'agit entre autres de la réduction de 5 à 15% des gros salaires à partir de 650 000 FCFA (environ 1115 dollars) par mois, le licenciement d'une catégorie des fonctionnaires, le gel des recrutements et des reclassements, l'augmentation de certaines taxes pour renflouer les caisses de l'Etat, la fin des subventions de certains produits dont le carburant.

Pour éviter une grogne sociale dès l'entrée en vigueur de ces mesures dans les prochains jours, le Premier ministre a annoncé la création d'un Comité national du dialogue social, cadre de concertation entre les syndicats et l'administration.

"Nous disons oui mais à condition que le gouvernement accepte nos préalables", a indiqué Jean Remy Yama, président de Dynamique unitaire, l'une des principales centrales syndicales des fonctionnaires du Gabon. Dynamique unitaire demande notamment au gouvernement de surseoir ses mesures d'austérité et d'étudier ensemble d'autres solutions pour réduire le train de vie de l'Etat.

(Rédacteurs :Xiao Xiao, Yishuang Liu)
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