Dernière mise à jour à 09h26 le 23/04
Rejoindre l'initiative « Une Ceinture, une Route » (Belt and Road Initiative, BRI) proposée par la Chine sera un bon choix pour les pays du monde entier car elle favorise le développement économique commun, les échanges culturels et l'emploi, et l'avantage le plus immédiat qu'elle semble offrir à ceux qui signent un accord est l'essor du tourisme provoqué par les visiteurs chinois à l'approche de la haute saison des vacances.
L'exemple le plus récent est l'Italie : la popularité de ce pays européen dans les recherches a augmenté de 28% en mars, mois où il a signé un protocole d'entente sur l'initiative « Une Ceinture, une Route », ont montré les données fournies par la plate-forme de voyages en ligne domestique Mafengwo.com.
Selon les médias, l'Italie a été le premier membre du G7 à signer un accord avec la BRI et la plus grande économie -la huitième plus grande au monde- à rejoindre l'initiative à ce jour.
Xu Xiaolei, responsable marketing de la société chinoise CYTS Tours Holding Co, a déclaré que pendant les vacances du 1er mai, prolongées de trois à quatre jours par le Conseil des affaires d'État -le gouvernement chinois- le nombre de touristes chinois se rendant en Italie devrait enregistrer une croissance d'environ 20% par rapport à la même période de l'année dernière.
Dans un récent entretien accordé au Global Times, l'ambassadeur d'Italie en Chine, Ettore Francesco Sequi, a souligné que les deux pays disposaient de vastes possibilités de coopération dans le secteur du tourisme. L'Italie a notamment créé 11 nouveaux centres de visas en Chine en 2016 et les touristes chinois peuvent désormais obtenir un visa dans les 36 heures. Par ailleurs, un rapport de l'Académie du tourisme de Chine indique que les voyageurs chinois considèrent que l'Italie est la destination la plus populaire en Europe, juste derrière la Russie.
M. Xu a déclaré le 21 avril que la Suisse, un autre pays européen sur le point de rejoindre la BRI, devrait connaître une augmentation d'environ 15 à 20% du nombre de touristes chinois pendant les vacances du 1er mai de cette année.
Dans un communiqué publié le 16 avril, le Département fédéral des finances a annoncé que le président de la confédération Ueli Maurer se rendra en visite en Chine du 22 au 30 avril, au cours de laquelle les deux pays signeront un mémorandum sur la coopération sur les marchés tiers dans le cadre de la BRI.
Wang Yuting, employée de bureau à Nantong, dans la province du Jiangsu (est de la Chine), a réservé un voyage de groupe de sept jours en Italie pour les prochaines vacances du 1er mai. « J'ai une impression plus favorable vis-à-vis de l'Italie et de la Suisse, ainsi que de leurs concitoyens, après avoir appris la nouvelle de leur participation à la BRI, qui a été une grande nouvelle partout. C'est pourquoi j'ai pris cette décision », a-t-elle confié.
« Le voyage coûtera environ 10 000 yuans (1 492 dollars), soit plus de la moitié de mon salaire mensuel, mais je préfère donner cet argent à ceux qui souhaitent coopérer avec la Chine et reconnaître notre culture », a déclaré Mme Wang. Elle a dit qu'elle avait changé d'avis et renoncé à aller au Canada du fait que les relations bilatérales se sont détériorées à cause de l'affaire Huawei.
Plus que du tourisme
Les analystes du secteur ont noté que les relations bilatérales entre la Chine et les autres pays auront probablement une incidence sur le sentiment des touristes chinois. Un réchauffement des relations politiques déclenchera ainsi rapidement un boom du tourisme, ce qui devrait avoir pour conséquence que les pays et régions situés le long de l'itinéraire de la BRI devraient accueillir un nombre croissant de touristes chinois.
Connaissant bien la tendance, les agences de voyages chinoises ont également conçu davantage de « forfaits de voyage BRI » pour répondre à cette demande. C'est notamment le cas de la société chinoise CYTS Tours Holding Co, qui a annoncé avoir conçu des produits de voyage couvrant plus de 90% des destinations touristiques situées le long de l'itinéraire de la BRI. Par ailleurs, elle envisage également de concevoir des forfaits de voyage plus approfondis en Europe, qui seront au centre de ses activités cette année.
Song Ding, chercheur à l'Institut du développement de Chine, basé à Shenzhen, a déclaré qu'un boom touristique était le déclencheur du développement de toute une chaîne industrielle, le tourisme étant le moyen le plus rapide et le plus efficace de stimuler les échanges entre les deux pays.
« Les ventes de produits de luxe en Italie et dans l'industrie du ski en Suisse, ainsi que des produits connexes, pourraient bientôt être stimulées par le pouvoir d'achat croissant des Chinois », a-t-il affirmé. « Les données du PIB meilleures que prévu pour le premier trimestre de 2019 ont fourni un soutien ferme à la poursuite de la croissance de ce pouvoir ».