Dernière mise à jour à 09h54 le 19/01
Des hommes politiques, universitaires et experts en économie participant jeudi à une conférence-débat sur l'initiative "la Ceinture et la Route" organisée par le Centre international des études stratégiques, sécuritaires et militaires (CIESSM) en Tunisie, ont indiqué que cette initiative chinoise pourrait contribuer au développement socioéconomique de Tunisie, qui ambitionne de devenir un hub commercial et industriel pour tout le continent africain.
Le débat a porté sur le nouveau concept de la Route de la soie, les relations politiques et économiques entre la Tunisie et la Chine ainsi que les atouts de la philosophie de l'initiative chinoise.
Les relations tuniso-chinoises sont bien enracinées dans l'histoire et cette année marque le 56e anniversaire de l'établissement des relations bilatérales, qui ne cessent de se développer conformément au principe de l'intérêt commun des deux pays et du respect mutuel, a déclaré Badra Gaâloul, directrice du CIESSM.
Après le démarrage de la nouvelle vision, autour de l'initiative "la Ceinture et la Route", le rythme des visites échangées a été accéléré entre la Tunisie et la Chine ces dernières années par la création en 2017 du Conseil d'affaire tuniso-chinois, a souligné Mme Gaâloul.
Selon elle, "la Chine est désormais le quatrième plus grand partenaire économique de la Tunisie et son troisième fournisseur" d'autant plus que le marché chinois vise à attirer davantage de touristes tunisiens. Les Tunisiens doivent profiter des opportunités présentées grâce à l'initiative "la Ceinture et la Route", a poursuivi Mme Gaâloul.
A cette occasion, l'ambassadeur de Chine en Tunisie, Wang Wenbin, a souligné que l'initiative "la Ceinture et la Route" visait à concevoir un modèle de coopération et à renforcer les cinq composantes en l'occurrence la coordination politique, l'interconnexion des infrastructures, la fluidité des circuits commerciaux, la circulation des fonds et l'entente entre les peuples.
Depuis son lancement, cette initiative porte déjà des fruits, a fait remarquer le diplomate chinois, affirmant que le gouvernement chinois a conclu jusqu'à fin 2019 un total de 199 accords avec 137 pays et 30 organisations internationales.
"Jusqu'en octobre 2019, le train Chine-Europe a effectué près de 20 000 dissertes reliant 62 villes chinoises à 53 villes dans 16 différents pays européens (...) la valeur des échanges commerciaux entre la Chine et les pays traversés par la Route a avoisiné les 6 000 milliards de dollars entre 2013 et 2018 d'autant plus que les investissements chinois dans ces pays concernés ont atteint près de 90 milliards de dollars pendant cette période", a précisé M. Wang.
De son côté, Moez Joudi, président de l'Association tunisienne de gouvernance a estimé que "les relations de la Tunisie avec la Chine doivent être stratégiques, porteuses, profondes, créatrices de richesses et de prospérité commune".
"Je suis admiratif de tout ce qu'a fait la Chine", a-t-il dit, notant que la position stratégique de la Tunisie, porte de l'Afrique et de l'Europe du Sud, pourrait constituer un hub et un relais de développement par rapport aux ambitions de la Chine en Europe et surtout en Afrique, "qui compte désormais plus d'un milliard d'habitants, un grand marché et surtout une moyenne de croissance de 5 à 6%".