Dernière mise à jour à 09h54 le 12/03
La République démocratique du Congo (RDC) a enregistré mardi son premier cas de nouveau coronavirus, devenant le onzième pays africain touché par le COVID-19 après l'Egypte, l'Algérie, la Tunisie, le Nigeria, le Maroc, l'Afrique du Sud, le Sénégal, le Togo, le Cameroun et le Burkina Faso. Face à l'éventuelle propagation de l'épidémie sur le continent, les pays africains s'efforcent de combattre le virus, avec une coopération efficace avec leurs partenaires.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) "a exprimé dès le début sa plus grande préoccupation" envers l'Afrique, dont "la plupart des pays ont des systèmes de santé plus faibles", déclarait le 27 février Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, ajoutant que son organisation avait décidé d'investir autant que possible pour que les pays, en particulier ceux d'Afrique subsaharienne, puissent se préparer.
Tout en rappelant que presque tous les pays africains devaient envoyer des échantillons dans d'autres régions pour obtenir des résultats concernant cette épidémie, il avait souligné que les capacités de diagnostic s'étaient améliorées de façon significative sur le continent, où plus de 40 pays ont désormais la capacité de tester le virus.
Mary Stephen, chargée de l'état de préparation aux urgences sanitaires du Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique, a déclaré dans une interview exclusive à Xinhua que le premier objectif des pays africains était de ne pas rater le premier cas lors de la détection, sinon une épidémie pourrait se produire.
Elle a indiqué que l'OMS avait évalué la situation des pays africains au début de l'épidémie pour comprendre comment ils devaient renforcer leur capacité de riposte au virus. Nombre d'entre eux ont activé des centres d'urgence de santé publique et des mécanismes de coordination, élaborant un plan de préparation et de réponse au niveau national, selon elle.
La quasi-totalité des cas actuellement détectés en Afrique sont des cas d'importation, principalement en raison des fréquents mouvements de personnes entre les zones touchées et l'Afrique, a-t-elle ajouté. La responsable a également indiqué que la stratégie initiale du gouvernement chinois avait fonctionné car aucun des cas d'importation en Afrique ne provenait de Chine et que d'autres pays avaient commencé à prendre les mêmes mesures que la Chine, ce qui devrait être encouragé.
L'Union africaine (UA) a annoncé le 25 février qu'elle renforcerait davantage les partenariats et la coordination à travers l'Afrique pour répondre à l'épidémie de COVID-19. Le bloc panafricain avait tenu quatre jours plus tôt une réunion ministérielle sur les efforts de réponse et de coordination à son siège d'Addis-Abeba (Ethiopie).
A cette occasion, le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, a exprimé la ferme détermination de l'organe à promouvoir les synergies nécessaires pour maximiser les efforts visant à protéger le continent contre l'épidémie en cours. Pour sa part, Tedros Adhanom Ghebreyesus a noté que le bureau africain de l'OMS, en partenariat avec les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), ne ménageait pas ses efforts pour préparer les pays africains à la propagation potentielle du virus sur le continent.
Au cours de la réunion ministérielle, les CDC Afrique ont fait un point sur la situation du COVID-19, dont les dernières informations scientifiques sur le diagnostic et la gestion de l'épidémie. Les ministres sont convenus d'une stratégie continentale commune pour mieux se préparer et réagir à la maladie, notamment une approche commune en matière de surveillance, de restrictions de mouvement des personnes à risque et d'échange d'informations.
Ils ont également discuté de la façon de travailler ensemble à l'élaboration et à la mise en œuvre de plans nationaux de préparation, de renforcement des capacités, de stockage d'équipements de protection individuelle et de diagnostics de qualité assurée, avec des conseils et un soutien des CDC Afrique et de l'OMS.
Les ministres ont accepté d'accomplir ces tâches par l'intermédiaire du Groupe de travail africain sur le coronavirus (AFCOR), créé par les CDC Afrique pour partager les informations et les meilleures pratiques, renforcer les capacités techniques, soutenir des décisions politiques de haute qualité et coordonner la détection et le contrôle aux frontières.
En tant que partenaire de coopération stratégique et ami sincère de l'Afrique, la Chine a annoncé qu'elle était prête à soutenir et aider au mieux de ses capacités les pays africains ayant un système de santé plus faible, en vue de les aider à renforcer la capacité de prévention et de contrôle de l'épidémie.
Dans le détail, la Chine s'est engagée le 5 mars à moderniser le principal centre d'isolement zimbabwéen destiné aux patients suspectés d'être atteints du nouveau coronavirus, situé dans la capitale, Harare.
La ministre égyptienne de la Santé, Hala Zayed, a déclaré fin février que la Chine avait activement mené la coopération internationale de manière scientifique, rigoureuse et hautement responsable, ce que l'Egypte a dit apprécier grandement.
La menace d'une pandémie du COVID-19 est devenue "très réelle", a averti Tedros Adhanom Ghebreyesus le 9 mars à Genève. Cependant, il a réitéré qu'en "agissant de manière décisive et à temps, (on peut) ralentir le virus et prévenir les infections".
Les pays africains ont apporté une aide et un soutien précieux à la Chine depuis le début de l'épidémie, malgré leurs propres conditions limitées.
"L'Afrique se tient aux côtés de la Chine en ce moment difficile. C'est une démonstration parfaite de la communauté de destin pour l'humanité", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian.