Dernière mise à jour à 09h11 le 28/04
Sous l'impact de la pandémie de coronavirus, le taux de croissance moyen dans l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) pourrait connaître une réduction de près de 4%, pour se situer à 2,7% contre 6,6% initialement prévu, a déclaré lundi à Abidjan, Alassane Ouattara, président de la Côte d'Ivoire et également président en exercice de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'organisation régionale.
"Le taux de croissance moyen dans l'Union se situerait autour de 2,7%, soit une réduction de près de 4% par rapport à la prévision initiale de 6,6%", a indiqué M. Ouattara lors d'une session extraordinaire par visioconférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UEMOA consacrée au COVID-19.
M. Ouattara a affirmé que cette crise sanitaire aura un "impact direct négatif" sur la croissance économique de chaque pays membre et sur leurs finances publiques en 2020.
"La pandémie actuelle, ajoutée à la crise sécuritaire qui sévit dans notre région, a des effets économiques, sociaux et humanitaires sur l'ensemble des Etats membres", a-t-il souligné.
A la date du 22 avril, la zone UEMOA qui compte huit pays ayant en partage le franc CFA (FCFA) a enregistré environ 3.200 cas confirmés de COVID-19 et 105 décès liés à la maladie, avec un taux de létalité de 3,3%.
A en croire M. Alassane, la poursuite de la pandémie "jusqu'en fin d'année" pourrait conduire les économies de la zone UEMOA à "rentrer en récession et réduire ainsi de façon significative la capacité des différents Etats à lutter contre la pauvreté et le terrorisme".
Le président ivoirien a demandé à ses homologues d'"agir vite" et de prendre des mesures sur les plans sanitaire, économique et social afin d'atténuer les conséquences de la crise sur les économies de leurs pays respectifs.
Le coût des mesures urgentes et des plans de riposte, en vue de limiter l'impact de cette crise sanitaire sur la vie des populations, l'emploi et le secteur productif, a été estimé à environ 5.285 milliards de FCFA (environ 8,74 milliards de dollars américains) pour l'ensemble des pays membres de l'UEMOA.
Au terme de la cérémonie d'ouverture et des travaux à huis clos, M. Ouattara a indiqué que la réunion a été l'occasion de définir une stratégie commune de lutte contre la pandémie et de donner des orientations aux institutions régionales et aux équipes gouvernementales pour sa mise en oeuvre.
La stratégie commune doit comprendre, entre autres, l'instauration d'une plus grande coordination entre les Etats, la prise avec célérité par le gouvernement et les institutions de l'Union de toutes les mesures qui s'avèreraient nécessaires pour réduire l'impact de la pandémie sur les populations, et le soutien à l'économie sous-régionale pendant et après la crise.