Dernière mise à jour à 15h57 le 09/05
Au moins 274 civils ont été tués et plus de 200.000 personnes forcées de fuir leur foyer durant ces trois derniers mois dans la province de l'Ituri, en République démocratique du Congo (RDC), a déclaré vendredi le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), précisant que près de 50 attaques sont menées contre la population locale en moyenne chaque jour.
"Les personnes déplacées ont signalé des actes de violence extrême, avec au moins 274 civils ayant été tués au moyen d'armes comme des machettes", a déclaré Charlie Yaxley, porte-parole du HCR, lors d'une conférence de presse virtuelle à Genève.
Selon lui, plus de 140 femmes auraient été violées et près de 8.000 maisons ont été incendiées. Le HCR et ses partenaires ont enregistré plus de 3.000 violations graves des droits humains dans le territoire de Djugu au cours des 60 derniers jours. Le 24 avril, quatre rapatriés ont été tués dans la ville de Nyangaray, tandis qu'une vingtaine de familles ont été enlevées par un groupe armé. Dans le territoire de Mahagi, deux personnes déplacées de retour auraient été enterrées vivantes par un groupe d'hommes armés.
Selon le HCR, les tensions sont en hausse depuis décembre 2019 lors du lancement d'une opération militaire dirigée par le gouvernement contre divers groupes armés semant la terreur dans la région. Cette dernière vague de violence a poussé des milliers de personnes à se déplacer à l'intérieur du pays.
"Ils vivent désormais dans des conditions de surpeuplement au sein de familles d'accueil", a rappelé M. Yaxley, ajoutant que d'autres dorment en plein air ou dans des bâtiments publics, comme des écoles qui ne sont actuellement pas utilisées pour les classes en raison des mesures de lutte contre la pandémie de COVID-19.
Cinq millions de personnes sont aujourd'hui déracinées en RDC, dont 1,2 million dans la seule province de l'Ituri, toujours selon le HCR.