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Les personnes âgées aux États-Unis ont-elles encore le droit de vivre ?

le Quotidien du Peuple en ligne | 08.05.2020 09h33

Le droit à la vie est le droit humain le plus fondamental. Quand arrive une catastrophe, la façon dont les droits de l'homme des groupes les plus vulnérables sont protégés n'est pas seulement un test du concept et des capacités de gouvernement, mais aussi un test de l'évolution sociale de la civilisation. Mais récemment, le rédacteur en chef d'un média de droite aux États-Unis a avancé une proposition ridicule : les personnes âgées atteintes du COVID-19 aux États-Unis ont-elles le droit de vivre au-delà de leur espérance de vie ?

« Une personne âgée de 81 ans est décédée du COVID-19 et une personne âgée de 30 ans est décédée du COVID-19. Ce n'est pas un concept ... cette grand-mère de 81 ans est morte dans une maison de retraite. C'est tragique, mais l'espérance de vie des Américains est de 80 ans ». S'exprimant avec une terrible froideur, Ben Shapiro, rédacteur en chef du média quotidien pro-républicain de droite américain Daily Wire, a qualifié l'âge de cette patiente de « péché originel », suggérant que les personnes âgées d'un certain âge aux États-Unis pourraient « renoncer à être soignées », ce qui a été vivement critiqué sur les réseaux sociaux.

Avec le développement des sciences humaines, de la technologie, des traitements médicaux et de la civilisation, le traitement des personnes âgées devrait-il par hasard dégénérer en « sélection naturelle » s'appuyant sur un darwinisme social ? Combiné avec le fait que le gouvernement américain fait pression pour la reprise du travail, l'intention de ces mots et la logique qu'ils reflètent font vraiment froid dans le dos.

Les chiffres et les faits sont plus effrayants encore. Selon l'analyse des données gouvernementales faite par « USA Today », au sein des établissements de soins de longue durée aux États-Unis, y compris dans de nombreuses maisons de retraite, la pneumonie à nouveau coronavirus a fait plus de 16 000 morts chez les personnes hospitalisées et les employés. D'après les données publiées par l'État de New York le 4 mai, au moins 4 813 décès liés aux maisons de soins infirmiers et aux établissements de soins pour adultes ont été enregistrés dans l'État de New York, dont 71 dans un seul établissement.

Le 29 avril, le journal Atlantic Monthly a publié un article intitulé « Nous tuons nos personnes âgées ». Le document souligne qu'il y a deux raisons à la mort des personnes âgées et des infirmes aux États-Unis : premièrement, les défauts structurels des établissements de soins de longue durée aux États-Unis, tels que des investissements insuffisants, pas assez de personnel et des salaires bas. Deuxièmement, la réponse du gouvernement américain à la pneumonie à nouveau coronavirus : le déclenchement de l'épidémie aux États-Unis a eu pour point de départ une maison de retraite dans la banlieue de Seattle où 40 résidents sont morts du COVID-19. Cependant, même après cela, les responsables de la santé n'ont pas accordé la priorité aux tests et aux soins complet du personnel et des employés des autres établissements de soins.

« Les personnes âgées dans les maisons de retraite reçoivent moins de la moitié des ressources et des soins, mais elles représentent la moitié du taux de mortalité », a souligné David Grabowski, professeur de politique de la santé à la Harvard Medical School. Pour lui, cela reflète ou renforce ce fait évident et étonnant de la société américaine : « Nous pensons que leur vie n'a pas la même valeur que celle des autres gens ».

Jim Wright, le directeur médical d'une maison de soins infirmiers publique en Virginie, a pour sa part déclaré avec une terrible franchise : « En fait, nous tuons nos personnes âgées à cause d'un manque d'argent ». Si vous recherchez un scénario où un virus tue beaucoup de gens, les maisons de retraite publiques en seront le meilleur exemple, a-t-il déclaré.

Selon la déclaration d'indépendance de 1776, tous les citoyens des États-Unis naissent égaux. Mais face à l'épidémie, les Américains ont-ils encore le droit et la liberté d'être « vieux et égaux » ?

La seule superpuissance d'aujourd'hui dans le monde est « à court de fonds » et est « incapable de sauver » les personnes âgées. Les géants de l'Internet pro-républicains tentent de persuader la société de « renoncer à soigner les personnes âgées ». Cela reflète la véritable logique des soi-disant « droits de l'homme » proclamés par le capitalisme américain : le droit de l'homme les plus importants n'est pas le droit de choisir entre la vie et la mort, mais le droit de gagner de l'argent. Les politiciens américains aiment raconter l'histoire des « droits de l'homme ». Mais hélas, devant la vraie vie, ces droits ont peut-être déjà éclaté en morceaux.

En 2008, le film « No country for old men » (« Pas de pays pour les vieillards » des frères Coen a remporté pas moins de quatre statuettes lors des 80e Oscars, dont celui de la meilleure photographie. Douze ans plus tard, les personnes âgées aux États-Unis ressentent aussi la tristesse d'être vieilles et abandonnées dans leur propre pays.

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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