Dernière mise à jour à 10h14 le 08/05
Alors que le premier cas de contamination au COVID-19 en France remontait jusqu'ici à décembre 2019, l'hôpital Albert Schweitzer de Colmar, situé dans la région très touchée du Haut-Rhin, a identifié un premier cas le 16 novembre, dans un communiqué publié ce jeudi.
"Depuis quelques jours, le Dr. Schmitt réalise une étude rétrospective sur 2.456 scanners thoraciques réalisés entre le 1er novembre et le 30 avril. Tous les clichés sont analysés, tous motifs confondus : pathologies cardiaques, pulmonaires, traumatiques, tumorales. Les dossiers retenus "compatibles COVID" ou "typiques COVID" ont été revus en deuxième puis en troisième lecture par deux autres radiologues expérimentés", a indiqué l'hôpital.
Les résultats de l'étude révèle que les premiers cas notés dans le centre hospitalier remontent au 16 novembre avec une progression très lente de l'incidence de la pathologie jusqu'à la fin février, suivie d'une augmentation rapide de l'incidence avec un pic le 31 mars. "La décroissance doit faire l'objet d'une étude plus approfondie", a indiqué l'hôpital précisant qu'une collaboration a été lancée avec le CNRS "pour entamer une exploitation épidémiologique des résultats." Pour le Dr. Schmitt, "quelques cas étaient donc déjà en circulation dans la région au début du mois de novembre. Le virus s'est alors dispersé de manière très sporadique. La contagion s'est accélérée au moment des événements de fin d'année : marchés de Noël, fêtes de famille, jusqu'à ce que l'épidémie explose après un rassemblement religieux à Mulhouse, la dernière semaine de février."
L'hôpital indique également que "plusieurs professionnels de santé ont fait le constat cet hiver d'accidents de santé atypiques chez des adultes ou des enfants, rapidement qualifiés de grippe : température et toux évoluant plus longuement que d'habitude (2 à 3 semaines), perte de la voix (aphonie), du goût ou de l'odorat, état inhabituel de fatigue persistant, perte de poids...A ce moment, si une épidémie à traduction respiratoire était connue en Chine, rien n'évoquait une telle pathologie ailleurs dans le monde et les signes, tant cliniques que para cliniques (dont les résultats d'imagerie) n'étaient pas encore connus."
"Bien entendu, l'établissement envisage de nombreuses pistes pour poursuivre cette étude. Elle pourra d'une part être approfondie grâce à des données biologiques ou encore des rapports d'hospitalisation, et d'autre part être étendue à d'autres centres d'imagerie", a conclu l'hôpital.