Dernière mise à jour à 09h14 le 20/05
L'envoyée spéciale des Nations Unies pour la Libye a fait état mardi d'une escalade militaire alarmante dans le pays malgré la menace d'une épidémie de COVID-19.
"J'avais espéré pouvoir vous livrer un rapport plus positif aujourd'hui. Mais malheureusement, alors même que nous pensions avoir atteint les limites du supportable en Libye, nous parvenons toujours, d'une certaine manière, à atteindre de nouveaux sommets de violence, de cruauté et d'impunité", a déclaré au Conseil de sécurité de l'ONU Stephanie Williams, la Représentante spéciale par intérim du Secrétaire général des Nations Unies pour la Libye.
"Malgré nos efforts déterminés et l'appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu immédiat pour permettre aux Libyens de répondre à la menace commune du COVID-19, j'ai le regret d'annoncer qu'il n'y a pas eu d'accalmie dans les combats entre les forces du gouvernement d'union nationale (GNA) et l'armée nationale libyenne du général (Khalifa) Haftar", a-t-elle affirmé.
Pendant près de 15 mois après le lancement de l'attaque du général Haftar sur Tripoli en avril 2019, le conflit armé a fait rage dans et autour de certaines des zones les plus densément peuplées de la Libye, a-t-elle indiqué.
En raison de l'intensification des hostilités armées et de l'impact socio-économique désastreux du COVID-19, un million de personnes ont maintenant besoin d'une forme d'aide humanitaire. Cela inclut 400.000 Libyens déplacés à l'intérieur du pays, ainsi que 654.000 migrants, réfugiés et demandeurs d'asile. Au cours des douze derniers mois de guerre à Tripoli et dans les environs, 201.000 Libyens ont été contraints de fuir leurs foyers, a-t-elle précisé.
Elle a demandé au Conseil de sécurité de faire pression sur les acteurs régionaux et internationaux qui alimentent le conflit.
"Alors que les interventions étrangères se multiplient, les Libyens eux-mêmes se perdent dans la mêlée, leurs voix ne sont plus entendues. Nous ne devons pas laisser la Libye se déliter. Nous devons permettre aux Libyens responsables d'écrire leur propre avenir", a souligné Mme Williams.