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Intelligence artificielle, clé pour améliorer le système de santé africain

le Quotidien du Peuple en ligne | 14.09.2020 15h14

Selon un nouveau rapport réalisé par la Fondation Novartis et Microsoft, l'investissement dans les données et l'intelligence artificielle ou IA seront un outil clé pour améliorer les systèmes de santé pendant et après la pandémie de COVID-19 en Afrique.

Publié le 9 septembre, le rapport souligne que les pays africains pourraient les acteurs les plus immédiats à adopter les technologies de santé basées sur l'IA en raison du manque de systèmes existants. Toutefois, le rapport a également mis en garde qu'ils ont le plus à perdre si les gouvernements n'investissent pas dès à présent.

En effet, des technologies telles que les plates-formes mobiles d'échange, les services bancaires électroniques, le commerce électronique et même les applications de Blockchain ont souvent été adoptées plus rapidement et de manière plus complète dans les pays à revenus faibles et intermédiaires que dans les pays à revenus élevés, et les technologies de santé suivront probablement la même tendance, a indiqué le rapport.

Le Rwanda possède sans doute déjà le système de santé le plus connecté en Afrique. Le pays est équipé d'un service de consultation virtuelle dépassant deux millions d'utilisateurs, soit un tiers de la population adulte.

Le gouvernement rwandais et Babylon Health, qui opère dans le pays d'Afrique de l'Est sous le nom de Babyl, ont conclu en mars un partenariat de dix ans pour donner à chaque Rwandais de plus de 12 ans un accès aux consultations de santé numérique.

Les consultations sont payées par la Mutuelle de Santé, le régime d'assurance maladie communautaire gouvernemental.

L'IA modifie déjà le fonctionnement des systèmes de santé dans les pays en développement. Ainsi, a indiqué le rapport, dans les zones rurales du Rwanda, un médecin peut avoir accès à jusqu'à 60 000 personnes.

Selon le rapport, les outils d'IA peuvent aussi aider les infirmières et les médecins à diagnostiquer et à traiter les maladies, dans le contexte de la pénurie de personnel de santé.

« De nombreux pays sont mal préparés à faire face à une nouvelle maladie émergente telle que la COVID-19, en plus du fardeau actuel des maladies infectieuses et de la marée toujours croissante de maladies chroniques. La technologie numérique et l'IA sont des catalyseurs essentiels pour repenser les systèmes de santé », a déclaré Ann Aerts, directrice de la Fondation Novartis et co-présidente du groupe de travail de la Commission sur le numérique et l'IA dans la santé.

Le rapport a également recommandé d'utiliser l'intelligence artificielle pour vérifier la légitimité des médicaments, puisqu'à l'époque actuelle, les marchés sont inondés de médicaments contrefaits.

Selon l'OMS, l'Afrique représente à elle seule 42 % de tous les cas de produits médicaux contrefaits et de qualité inférieure détectée à l'échelle mondiale, ce qui entraîne un nombre important de décès.

Le nanoscanner utilise l'IA pour vérifier la légitimité des médicaments avec une précision de plus de 97 %, grâce à un simple test en 20 secondes qui analyse la longueur d'onde infrarouge émise par un médicament et la compare avec la version légitime.

Selon le rapport, les chaînes d'approvisionnement alimentées par l'IA peuvent aussi réduire le gaspillage de vaccins, sachant qu'en Afrique subsaharienne, près de 40 % des pays connaissent une pénurie de vaccins au niveau national.

Le rapport a encore souligné qu'il y a probablement un gaspillage de vaccins lorsque les prévisions sont inexactes, mais les chaînes d'approvisionnement prédictives alimentées par l'IA peuvent résoudre le problème.

Enfin, selon le rapport, les gouvernements devraient identifier et tester des moyens innovants de financer l'IA dans les solutions de santé. Pour assurer l'accessibilité financière à long terme pour tous, le remboursement national des services de santé numériques et basés sur l'IA est essentiel.

Une gouvernance des données, sécurisée et respectueuse de la vie privée, doit faire partie de la garantie d'une infrastructure durable. 

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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