Dernière mise à jour à 16h14 le 07/09
(Photo Par Harrison Ha/Xinhua) |
Selon un responsable du ministère chinois des Affaires étrangères, les États-Unis ont demandé à des dizaines de pays, y compris leurs alliés et ceux ayant des traités d'extradition bilatéraux avec eux, d'arrêter Meng Wanzhou, directrice financière du géant chinois des télécommunications Huawei, mais seul le Canada a accepté de le faire.
Dans une récente interview avec le journal canadien The Globe and Mail, Lu Kang, directeur général des Affaires nord-américaines et océaniennes du ministère, a réitéré que l'arrestation de Mme Meng par Ottawa était un « incident politique », ajoutant que le gouvernement canadien a fait une erreur sur cette question.
Selon M. Lu, de nombreux pays ont reçu des demandes d'arrestation de Meng Wanzhou de la part des États-Unis, mais « aucun d'entre eux n'a suivi cette idée ridicule jusqu'à ce que madame Meng entre au Canada », demandant ensuite « Alors pourquoi le gouvernement canadien est-il devenu le seul ? ».
Il a décrit le cas de Mme Meng comme la volonté du gouvernement américain de tenter d'utiliser son pouvoir d'État pour barrer la route à des entreprises compétitives et prospères. « Malheureusement, le gouvernement canadien est le seul à avoir aidé le gouvernement américain dans ce genre de sale jeu », a-t-il ajouté.
« C'est donc définitivement quelque chose qui est devenu un obstacle très sérieux entre nos deux pays. Et il est certain que le gouvernement chinois et le peuple chinois ont le droit de préserver leurs droits légitimes sous quelque forme que ce soit », a-t-il noté.
Les liens entre la Chine et le Canada sont devenus tendus depuis que la police canadienne a arrêté Meng Wanzhou en décembre 2018 sur la base d'un mandat d'extradition américain. La Chine a accusé à plusieurs reprises le Canada d'avoir agi comme complice des États-Unis dans cet incident. Selon M. Lu, la mauvaise décision d'Ottawa d'arrêter Mme Meng pourrait entraîner des coûts d'opportunité plus élevés pour le gouvernement canadien et pour les relations bilatérales sino-canadiennes. « Parce que sans cela, il y a beaucoup de domaines, il y a beaucoup d'opportunités et de potentiel que nous pourrions explorer davantage. Mais avec cela, nous n'avons pas les bonnes circonstances pour explorer davantage », a-t-il dit, ajoutant « Nous espérons que le gouvernement canadien se penchera très sérieusement sur cette question afin d'ouvrir la voie à une coopération harmonieuse entre nos deux pays ».
Dans le même temps, M. Lu a également rejeté les allégations de soi-disant « diplomatie des otages » en parlant de deux citoyens canadiens -Michael Kovrig et Michael Spavor- qui ont été arrêtés en Chine pour avoir commis des crimes mettant en danger la sécurité nationale de la Chine.
« Nous avons rendu public les articles spécifiques de la loi chinoise qu'ils ont violés, et tout est ouvert, tout est transparent », a-t-il souligné, notant que « Mais quand nous en arrivons à la question de Meng Wanzhou, même le Canada n'a pas pu expliquer quel type de cadre juridique elle a violé ».
« Dès le début, nous avons dit très clairement au public canadien que ce sont deux problèmes totalement différents par nature », a-t-il conclu.
De son côté, l'ambassadeur de Chine au Canada Cong Peiwu a également exhorté lors d'un entretien avec les médias locaux le gouvernement canadien à prendre la bonne décision de libérer Mme Meng au plus vite afin de lui permettre de retourner en Chine saine et sauve, affirmant que cela aidera les relations bilatérales à revenir sur la bonne voie et contribuera également à libérer le potentiel de coopération des deux pays.