Dernière mise à jour à 09h44 le 26/11
La violence et l'insécurité se propageraient en Ethiopie, au-delà de la région du Tigré, déchirée par un conflit, alors que les gens fuient sa ville principale, Mekele, ont déclaré mercredi les humanitaires de l'ONU.
L'Office des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré avoir reçu des informations sur l'aggravation de la situation "après la relocalisation des forces de sécurité au Tigré, ainsi que plusieurs informations sur des affrontements et attaques dans d'autres lieux".
Dimanche, le gouvernement a lancé un ultimatum de 72 heures au Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) pour qu'il se rende. Selon les informations publiées, la Force de défense nationale éthiopienne (ENDF) a encerclé Mekele, la principale ville du Tigré, qui compte environ 500.000 habitants.
Près de 42.000 personnes ont déjà fui l'Ethiopie pour le Soudan, a indiqué l'office humanitaire dans un communiqué.
Par ailleurs, on estime que plus de 95.000 personnes ont été récemment déplacées dans la région des nations, nationalités et peuples du Sud (SNNP), à la suite des affrontements signalés la semaine dernière, a indiqué l'OCHA. La région a un besoin urgent de nourriture, d'eau et d'abris.
La région des SNNP est située dans le sud de l'Ethiopie, séparée de la région du Tigré, la plus septentrionale, par d'autres Etats régionaux.
"Nous sommes inquiets à ce sujet", a déclaré Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, lors d'une réunion d'information régulière. "Nos collègues humanitaires essaient déjà de faire face à la situation des personnes qui fuient Mekele et nous craignons que la situation ne s'aggrave".
L'opération militaire du gouvernement fédéral a débuté le 4 novembre au Tigré, à la suite de l'attaque du TPLF sur la base de commandement nord de l'ENDF, une division stationnée dans la région depuis plus de deux décennies et basée à Mekele.
Le gouvernement éthiopien a déclaré mardi qu'un "grand nombre" de forces spéciales du Tigré et des milices se rendaient dans le cadre de l'ultimatum de dimanche.