Dernière mise à jour à 10h36 le 04/11
"La Tunisie est en train de vivre une crise sans précédent à cause de bon nombre de problèmes cumulés, l'héritage de plusieurs années outre les répercussions néfastes de la pandémie du COVID-19", a souligné, mardi, le chef du gouvernement tunisien, Hichem Mechichi.
Lors d'une conférence de presse, M. Mechichi a regretté le fait que son pays "n'a pas su mettre en place un modèle économique de développement en mesure de donner l'espoir aux Tunisiens".
"Une certaine absence de visibilité a influencé, directement, les taux de chômage d'autant plus que cela n'a fait que carburer le fléau de migration irrégulière pour espérer retrouver un avenir meilleur à l'étranger", a-t-il indiqué.
"La crise liée à la pandémie du nouveau coronavirus a booster celle de l'économie nationale, déjà ravagée par un lourd héritage (...) nous devons, par conséquent, mettre un terme en priorité à l'hémorragie économique et financière avant de proposer des réformes économiques majeures", a commenté le chef du gouvernement tunisien.
Evoquant la loi des finances complémentaire, pour l'année 2020 (actuellement en plein débat parlementaire), M. Mechichi a estimé que son gouvernement serait en mesure de réduire le déficit budgétaire de deux points au maximum pour le ramener de 14 à 12% grâce à des mesures bien étudiées dont le report du remboursement des crédits programmé dans le cadre du budget de l'Etat 2020.
Le chef de la primature tunisienne, a par ailleurs, appelé la Banque centrale de Tunisie (BCT) à intervenir pour financer le déficit budgétaire pour l'année 2020 et qui ne dépassera pas 3 milliards de dinars, soit environ un millard de dollars américains.
Concernant les revendications sociales, dans certaines zones de production (dont le sud-est du pays), M. Mechichi a insisté qu'il "n'est plus question de prendre le peuple en otage: le gouvernement a déjà fait le choix du dialogue et nous avons répondu aux réclamations des partenaires sociaux portant sur certains sites de production, notamment dans le gouvernorat de Tataouine (sud-est)".
"Il faut reprendre la production, se remettre au travail et intercepter tous ceux qui bloquent la production du pétrole et le phosphate car l'économie du pays en paiera, lourdement, la facture".
Du côté des engagements de la Tunisie à l'égard de ses principaux bailleurs de fonds et partenaires mondiaux, le chef du gouvernement tunisien s'est fait entendre que le pays "n'est pas en situation de faillite, nous n'allons jamais arriver à cette situation"
Et de poursuivre, que la situation économique "est difficile, certes, mais nous sommes en train de mobiliser toutes les solutions pour redresser la donne et se relancer (...) la Tunisie a toujours respecté ses engagements et le fera pour toujours".