Dernière mise à jour à 10h03 le 11/01
L'Union africaine (UA) a annoncé dimanche l'échec du plus récent cycle de pourparlers tripartites organisé entre le Soudan, l'Egypte et l'Ethiopie au sujet du Grand Barrage de la Renaissance en Ethiopie (GERD), a rapporté l'agence de presse officielle SUNA.
Naledi Pandor, ministre des Relations internationales et de la Coopération d'Afrique du Sud, un pays qui préside actuellement l'UA, a exprimé ses regrets face à l'impasse dans laquelle les pourparlers s'étaient embourbés, a indiqué SUNA.
Le ministre soudanais de l'Irrigation et des Ressources en eau, Yasir Abbas, a quant à lui déclaré que le Soudan ne pouvait pas continuer à négocier sans accord.
"Nous ne pouvons pas poursuivre indéfiniment avec ce cercle vicieux de pourparlers circulaires, étant donné la menace directe que le GERD fait peser sur le barrage soudanais de Roseires - dont la capacité de stockage est inférieure à 10 % de celle du GERD - si ce dernier commence à être rempli et exploité sans accord ou échange quotidien de données", a affirmé M. Abbas, cité par SUNA.
Un peu plus tôt dans la journée, une réunion à six des ministres des Affaires étrangères et des ministres de l'Irrigation d'Egypte, du Soudan et d'Ethiopie a été convoquée sous la présidence de l'Afrique du Sud. Elle visait à discuter de leurs divergences relatives au GERD, dans l'espoir de parvenir à un accord contraignant sur les règles de remplissage et de fonctionnement du barrage.
Le Soudan, l'Egypte et l'Ethiopie négocient sous l'égide de l'UA sur des questions techniques et juridiques liées au remplissage et au fonctionnement du GERD.
Les négociateurs soudanais estiment que les pourparlers sur le GERD doivent dépasser le niveau des ministres de l'Irrigation, et réunir plutôt les dirigeants des trois pays concernés et des représentants de l'UA pour parvenir à une volonté politique de rapprocher les positions des trois pays.
L'Ethiopie, qui a commencé à construire le GERD en 2011, prévoit de produire plus de 6.000 mégawatts d'électricité grâce à ce projet. L'Egypte et le Soudan, qui se situent plus en aval, dépendent cependant fortement du Nil pour leur approvisionnement en eau douce, et craignent que ce barrage n'affecte leurs ressources en eau.