Dernière mise à jour à 16h10 le 06/01
Un membre du personnel vérifie la qualité de l'emballage de produits de vaccins inactivés contre le COVID-19 dans une usine d'emballage de la société Beijing Biological Products Institute Co., Ltd., à Beijing, capitale chinoise, le 25 décembre 2020. (Photo : Zhang Yuwei) |
La communauté internationale est depuis longtemps clivée par de profondes disparités en matière de richesse, d'éducation et même d'accès aux produits de première nécessité tels que l'électricité et l'eau potable. La fourniture de vaccins anti-COVID-19 ne doit pas s'y ajouter.
Cependant, la course pour mettre fin à cette pandémie mortelle pourrait finir par séparer davantage les nantis et les démunis du monde, si une vaccination juste, équitable et universelle ne peut être assurée. Alors que certains pays riches tentent de stocker autant de vaccins que possible, de nombreux pays en développement en quête de leurs propres doses sont laissés dans l'incertitude.
« Près de 70 pays pauvres ne pourront vacciner qu'une personne sur dix contre le COVID-19 », a déclaré en décembre la People's Vaccine Alliance, un organisme international de surveillance des vaccins, ajoutant que les pays riches, qui représentent à peine 14% de la population mondiale, ont acheté 53% de tous les vaccins les plus prometteurs produits actuellement. Personne ne devrait être exclu du vaccin vital en raison de son pays de résidence ou de son solde bancaire.
Pour sa part, la Chine a toujours promis et défendu depuis le tout début que les vaccins anti-COVID-19 développés dans le pays deviendront un bien public mondial lorsqu'ils seront disponibles. C'est ainsi que le premier lot de 3 millions de doses de vaccin anti-COVID-19, développé par la société chinoise SinoVac Biotech, est arrivé la semaine dernière à Ankara, la capitale turque.
De son côté, l'Égypte a autorisé le vaccin anti-COVID-19 inactivé chinois pour une utilisation d'urgence, les Émirats arabes unis et Bahreïn ont approuvé l'enregistrement du vaccin inactivé chinois selon les normes techniques de l'Organisation mondiale de la santé, tandis que d'autres pays, dont le Brésil, l'Indonésie, le Chili et la Malaisie, ont commandé des vaccins développés par Sinovac Biotech en Chine.
L'approche de la Chine va à l'encontre de ce que l'on qualifie de « diplomatie vaccinale ». Elle tient plutôt la parole sur sa promesse d'assurer l'accessibilité et l'abordabilité des vaccins dans les pays en développement. Et elle est déterminée à continuer de le faire.
Toute tentative de stockage de vaccins doit être dénoncée et montrée du doigt, et on pourrait même affirmer que l'achat de la grande majorité de l'approvisionnement mondial en vaccins constitue une violation potentielle des obligations mondiales en matière de droits humains, à une époque où nous ne sommes rien moins que face à une catastrophe.
Il est également temps de réfléchir à la manière de partager correctement l'expertise en matière de vaccins avec un plus grand nombre de pays en développement, afin d'augmenter les productions dont le besoin est urgent dans le monde entier. Si une protection complète des droits de propriété intellectuelle derrière les vaccins est nécessaire et propice à l'innovation, il faut s'opposer au monopole du savoir-faire à but lucratif, car l'humanité se trouve à un stade sans précédent et des actions audacieuses sont nécessaires.
Lorsqu'il s'agit d'une pandémie comme celle-ci, personne ne sera en sécurité tant que tout le monde ne sera pas en sécurité. Le nationalisme vaccinal et une distribution injuste des vaccins ne feront que prolonger la pandémie et causer plus de décès.