Dernière mise à jour à 16h34 le 30/12
(Xinhua/Huang Xiaobang) |
Dans sa première directive officielle sur les droits des enseignants à punir les élèves, le ministère de l'Éducation a indiqué que les enseignants du primaire et du secondaire avaient le pouvoir de prononcer des sanctions et a clarifié les types de sanctions non autorisées.
La directive, qui entrera en vigueur le 1er mars, s'inscrit dans un climat de tensions persistantes entre les enseignants et les parents sur les types de mauvaise conduite des élèves qui doivent être punis et jusqu'où la punition doit aller.
La directive interdit notamment aux enseignants de recourir aux châtiments corporels, notamment de frapper ou de piquer les élèves avec des objets tranchants.
Selon la directive, les enseignants ne doivent par ailleurs pas demander aux élèves de punir leurs pairs ou de leur infliger des punitions en fonction de qui ils aiment. Ils ne doivent pas punir les élèves pour de mauvais résultats scolaires, abuser verbalement des étudiants, leur demander de rester debout trop longtemps, leur faire prendre des positions physiquement inconfortables ou punir tous les étudiants pour une infraction individuelle.
Cependant, les enseignants peuvent punir les élèves pour leur mauvaise conduite, en particulier le fait de ne pas délibérément accomplir des tâches scolaires, de perturber l'ordre des cours, de boire, de fumer, de se faire du mal ou de blesser les autres, ou de frapper ou de maltraiter verbalement des camarades de classe ou des enseignants.
Pour les infractions mineures, les enseignants peuvent appeler les élèves, leur demander de faire des excuses ou les garder à l'école pour un enseignement supplémentaire.
De même, les enseignants peuvent suspendre les élèves pendant moins d'une semaine pour des violations graves ou répétées, leur demander de suivre des conseils psychologiques ou les transférer dans des centres d'éducation spéciale. Les écoles peuvent infliger aux récidivistes des écoles primaires et secondaires des sanctions administratives, y compris des avertissements ou des blâmes. Ils peuvent expulser des lycéens pour des infractions graves et répétées.
Selon Yan Yun, professeure d'anglais dans une école primaire à Wuhan, capitale de la province du Hubei (centre de la Chine), punir les élèves est un problème difficile car de nombreux enseignants ont été sanctionnés par les écoles pour l'avoir fait. Certains élèves gâtés sont devenus des « petits rois » chez eux, ce qui fait que les enseignants s'abstiennent simplement de les punir de crainte que leurs parents fassent un scandale au sujet de la punition, a-t-elle dit.
Zhou Xue, mère d'un élève de première année à Wuxi, dans la province du Jiangsu (est de la Chine), s'est dite d'accord pour donner aux enseignants le droit de punir les élèves, en leur demandant par exemple de se lever ou en leur assignant des devoirs punitifs. Cependant, a-t-elle ajouté, les abus verbaux et les châtiments corporels devraient être interdits et les enseignants ne doivent pas punir les élèves en fonction de sentiments personnels.
Chen Zhiwen, rédacteur en chef du portail d'éducation en ligne EOL, a noté que s'il était courant pour les enseignants d'utiliser les châtiments corporels dans le passé, les choses ont évolué à l'extrême opposé de nos jours et désormais les enseignants punissent rarement les mauvais comportements. Pourtant, estime t-il, « la punition est essentielle pour la croissance des élèves car ils doivent savoir que leur mauvais comportement a des conséquences ».
Les parents devraient également punir leurs enfants à la maison et les autorités éducatives devraient aider les enseignants à utiliser leur autorité pour sanctionner les mauvais comportements, a-t-il déclaré, ajoutant que, cependant, les autorités éducatives et les écoles ne doivent faire preuve d'aucune pitié envers les enseignants qui punissent les élèves pour obtenir une satisfaction personnelle.