Dernière mise à jour à 09h50 le 24/02
Des scientifiques de l'Institut international de recherche sur le bétail (ILRI) basé à Nairobi au Kenya ont commencé mardi des essais de candidats vaccins destinés à lutter contre la peste porcine africaine (PPA).
Lucilla Steinaa, chercheuse en chef à l'ILRI et en charge des travaux sur ce vaccin, a précisé qu'il s'agissait des premiers essais d'un candidat vaccin basé sur le génotype de la PPA qui circule dans le centre et l'est du continent.
"La PPA est une maladie transfrontière très contagieuse avec un taux de mortalité de 100%. Il n'y a à l'heure actuelle aucun vaccin ou traitement", a-t-elle confié à des journalistes dans la capitale kenyane.
Cette maladie virale circule dans plus de 25 pays africains, provoquant de graves perturbations dans le secteur du porc. Les scientifiques se penchent dessus depuis le début des années 2000, mais il y a encore du chemin avant de trouver un vaccin sûr et efficace.
Les chercheurs de l'ILRI ont expliqué qu'ils utilisaient la technique d'édition génomique CRISPR-Cas9 afin de réduire de cinq ans à un an le temps nécessaire pour isoler les souches virales, accélérant le développement d'un vaccin.
La PPA a été détectée pour la première fois au début des années 1910 au Kenya, avant de s'étendre en Asie et en Europe. "Elle est aujourd'hui présente dans une dizaine de pays asiatiques, notablement en Chine", a souligné Lucilla Steinaa.
Hussein Abkallo, directeur technique de l'unité CRISPR-Cas9 à l'ILRI, a souligné qu'en plus d'accélérer la recherche sur un vaccin anti-PPA, la technologie CRISPR constitue un réel potentiel pour la production de vaccins contre d'autres pathogènes frappant le bétail tels que le Theileria parva, ce parasite provoquant la fièvre de la côte Est (theilériose), laquelle est mortelle pour les bovins.