Le pouvoir des femmes dans la revitalisation rurale chinoise aux yeux d'une réalisatrice malgache

Lorsque Rasoanandrasana Charline Claudette est entrée dans une auberge à Qiping, village de la municipalité de Chongqing (sud-ouest de la Chine), elle ne s'attendait pas à ce que ce bâtiment propre et bien rangé soit auparavant entouré de chemins de boue et de maisons au toit de tuiles.

Originaire de Madagascar, Claudette fait actuellement ses études à l'Université de Chongqing. Cette année, elle s'est inscrite à un programme qui invite des étrangers à réaliser des documentaires sur Chongqing.

Cette jeune Malgache a décidé de braquer sa caméra sur une femme, Wei Xianman. "Les Chinois se soucient beaucoup de leur patrie, et pendant le tournage, j'ai également vu le rôle important que les femmes jouent dans la construction de leur patrie".

Wei Xianman a grandi dans la campagne de Chongqing. Après l'obtention de son diplôme universitaire, elle a travaillé dur pour devenir responsable d'un hôtel à Chongqing. En 2014, elle a pris une décision audacieuse : quitter la grande ville et créer une entreprise à la campagne.

Le village de Qiping cultive des châtaignes depuis 1997, mais la superficie de plantation d'environ 3.000 mu (environ 200 hectares) n'a pas apporté des revenus élevés pour les villageois. En arrivant dans le village, Wei Xianman a décidé de promouvoir tout d'abord l'agriculture.

En introduisant la méthode de plantation scientifique pour augmenter le rendement, elle a enregistré une marque pour les châtaignes du village et est parvenue à la plateforme de commerce électronique rurale afin de renforcer la valeur économique et les ventes des produits agricoles. En outre, Wei Xianman développe également un projet d'auberge dans le village de Qiping, intégrant l'agriculture et le tourisme.

"J'ai été très impressionnée par son travail acharné et son ardeur. Ce qui est encore plus précieux, c'est qu'elle a apporté des soins à d'autres femmes du village", a indiqué Claudette.

Pendant le tournage, elle a découvert que la plupart des employés de Wei Xianman étaient des femmes. Auparavant, elles travaillaient comme agricultrices à la maison et avaient peu de ressources économiques. Elles ne pouvaient pas sortir pour travailler, car il y avait des personnes âgées et des enfants à s'occuper chez elles. L'ouverture de cette auberge leur offre des possibilités de travail et leur vie est ainsi bien meilleure.

La décision de Wei Xianman a non seulement contribué à la revitalisation de Qiping, mais a également aidé les femmes du village. Cependant, devant la caméra de cette jeune Malgache, Wei Xianman se souvient que lorsque sa fille n'avait qu'un mois, elle a choisi de retourner au village pour créer sa propre entreprise, ce qui fait que sa fille est maintenant un peu éloignée d'elle.

"A mon avis, qu'il s'agisse de la lutte contre la pauvreté ou de la revitalisation rurale, tous les travailleurs et les bénévoles sur ce front sacrifient leur petite famille pour tout le monde", a déclaré Wen Xianman d'une voix émue.

Ces mots ont touché Claudette. De Madagascar à Chongqing, elle s'est sentie autrefois triste en raison de la distance et de la difficulté des études. Après avoir rencontré Wei Xianman, elle s'est rendu compte qu'il y avait beaucoup d'autres personnes autour d'elle qui enduraient la douleur d'être séparées de leurs familles tout en persévérant pour atteindre leurs objectifs.

"Et leur objectif est encore plus grand, pour la prospérité et la richesse d'un village. Je dois apprendre d'eux et en tirer de la force", a-t-elle annoncé.