Dernière mise à jour à 10h43 le 31/12
Nouakchott pourrait faciliter la réintégration d'Alger dans la guerre anti-terroriste au Sahel, a indiqué mercredi à Xinhua Ahmedou Mohamed Moustapha Nada, analyste politique et journaliste à l'Agence de presse privée mauritanienne, Alakhbar.
Le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a bouclé mercredi une visite d'Etat de trois jours en Algérie en supervisant, avec son homologie algérien, Abdelmadjid Tebboune, la signature de plusieurs accords bilatéraux, relatifs à l'enseignement supérieur, à la recherche scientifique, à la formation professionnelle, à la santé et à la microentreprise.
Selon M. Nada, au-delà des accords signés, les pays du G5 Sahel (le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad) pourraient avoir besoin de l'armée algérienne pour combler le vide après le départ des troupes françaises au Sahel.
Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé, le 10 juin dernier, la fin de l'Opération Barkhane au Sahel où quelques 5.100 soldats français sont engagés, depuis 2013, dans la guerre contre les groupes djihadistes armées.
M. Macron a proposé, en échange, un "changement de modèle" visant à mettre en place " une alliance internationale concentrée sur la lutte contre le terrorisme au Sahel".
M. Nada a rappelé, dans ce contexte, que l'Algérie a modifié sa constitution, en 2021, pour autoriser, désormais, l'intervention de son armée en dehors de ses frontières et, par conséquent, au Sahel.
Le déplacement du président mauritanien en Algérie serait aussi motivé, a expliqué l'analyste politique, par une "tentative de Nouakchott de faire baisser la tension entre Rabat et Alger autour du Sahara occidental laquelle risque d'embraser le Maghreb".
"Ma visite a permis de conforter notre détermination commune à redoubler d'efforts pour diversifier la coopération entre nos deux pays dans l'intérêt de nos peuples frères, du grand Maghreb arabe et de nos Ouma arabe et islamique", a déclaré le président mauritanien à son deuxième jour de séjour algérien.
Le 24 août dernier, l'Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc et interdit, par la suite, son espace aérien aux avions de ce pays. La frontière des deux pays était déjà fermée depuis 1994.