Dernière mise à jour à 16h22 le 04/02
Avec seulement 11% de la population entièrement vaccinée en Afrique, le taux de vaccination doit être multiplié par six pour que le continent atteigne l'objectif de 70% de couverture vaccinale fixé pour la fin du premier semestre de cette année, a indiqué jeudi l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
"Le monde a enfin entendu nos appels. L'Afrique a désormais accès aux vaccins qu'elle réclamait depuis trop longtemps. C'est un signe d'espoir pour cette année", a déclaré Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, lors d'une conférence de presse virtuelle tenue par le bureau régional de l'OMS pour l'Afrique, basé à Brazzaville, capitale de la République du Congo.
Alors que l'Afrique a reçu plus de 587 millions de doses de vaccins contre la COVID-19, dont 58% via le mécanisme COVAX, 36% dans le cadre d'accords bilatéraux et 6% par l'intermédiaire du Fonds africain pour l'acquisition des vaccins (AVAT) créé par l'Union africaine (UA), l'augmentation des livraisons a atténué les pénuries et a attiré l'attention sur la nécessité pour les pays d'accélérer le rythme du déploiement des vaccins, a noté l'OMS dans un communiqué publié jeudi.
Cependant, les pays africains sont encore loin derrière le reste du monde, car seulement 11% de la population africaine est complètement vaccinée, 85% de la population n'ayant reçu aucune dose, a alerté Mme Moeti.
S'il est vrai que l'île Maurice et les Seychelles ont déjà atteint l'objectif de 70% et que sept pays africains ont réussi à vacciner 40% de leur population, les taux de vaccination restent faibles sur le continent. Vingt et un pays ont entièrement vacciné moins de 10% de leur population, alors que 16 pays ont vacciné moins de 5% de leur population, et trois pays ont entièrement vacciné moins de 2% de leur population, toujours selon l'OMS.
"Actuellement, les pays ne vaccinent qu'environ six millions de personnes par semaine. C'est la plus grande campagne de vaccination de l'histoire du continent, mais ce n'est pas suffisant. Ce nombre doit augmenter de façon exponentielle, à 36 millions par semaine, pour mettre les pays sur la voie de battre cette pandémie", a affirmé Mme Moeti.
Le continent émerge désormais de sa quatrième vague de la pandémie, alimentée par le variant Omicron. Le nombre de cas a diminué pour la troisième semaine consécutive. Au cours de la semaine dernière, le nombre de cas a chuté de 15%, par rapport à la semaine précédente, et le nombre de décès a légèrement baissé de 5%, selon des sources locales.
Malgré la diminution générale du nombre de décès sur le continent, l'Afrique du Nord a signalé une hausse de 15% du nombre de décès hebdomadaires. Jusqu'à présent, l'Afrique a enregistré 10,8 millions de cas de COVID-19 et plus de 239.000 décès cumulés.