Dernière mise à jour à 10h15 le 05/02
L'actuelle pandémie de COVID-19 a révélé la fragilité et la vulnérabilité des systèmes alimentaires en Afrique, a déclaré jeudi Josefa Sacko, commissaire de l'Union africaine (UA) pour l'économie rurale et l'agriculture.
Elle a tenu ces propos lors d'une conférence de presse en marge de la réunion du Conseil exécutif de l'UA qui, pour la première fois depuis le début de la pandémie, rassemble les ministres des Affaires étrangères des pays africains au siège de l'UA dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba.
Mme Sacko, qui s'exprimait devant les médias sous le thème "Renforcer la résilience des systèmes alimentaires en Afrique post-COVID-19 : un appel à l'action", a souligné que le choix de cette thématique avait été motivé par le fait que la pandémie, qui a débuté il y a de cela environ deux ans, a perturbé les systèmes alimentaires en Afrique.
"Bien qu'il soit vrai que près d'un quart de la population africaine souffrait déjà de la faim avant 2020, la pandémie a aggravé la situation. La faim en Afrique est en hausse ces dernières années. La pandémie a révélé la fragilité et la vulnérabilité de nos systèmes alimentaires", selon la responsable.
"Ainsi, il est essentiel qu'en tant que continent, nous prenions des mesures audacieuses pour nous assurer de non seulement surmonter l'impact de la pandémie, mais aussi bâtir des systèmes alimentaires durables et résilients qui réduiront la vulnérabilité à de futures pandémies", a-t-elle poursuivi.
Mme Sacko a insisté sur la nécessité pour l'Afrique de traiter les facteurs qui font que les systèmes alimentaires du continent sont fragiles et vulnérables aux chocs en vue de réussir à les rendre résilients.
En outre, elle a rappelé qu'au cours des quatre dernières années, les systèmes alimentaires africains avaient été frappés par divers chocs climatiques, tels que le cyclone Idai en Afrique australe, des inondations en Afrique de l'Est et de l'Ouest, des invasions de légionnaires d'automne et de criquets pèlerins dans la Corne de l'Afrique et au Sahel, ainsi que des maladies comme l'actuelle pandémie de COVID-19.
"L'effet combiné de ces chocs sur nos systèmes alimentaires a réduit la production et le commerce, menant à des pénuries alimentaires et des prix plus élevés pour les produits alimentaires. Les populations rurales pauvres, à faibles revenus dans les zones urbaines ou déplacées sont particulièrement vulnérables", a-t-elle expliqué.