La visite en cours du président chinois Xi Jinping en Russie, la première étape de sa première tournée à l'étranger depuis son entrée en fonctions, a attiré l'attention du monde entier.
La visite a également fait sourciller certains commentateurs occidentaux qui ont mal interprêté la nature des relations Chine-Russie à travers le prisme de la Guerre froide.
Comme Beijing et Moscou l'ont clairement indiqué, cette coopération bilatérale ne vise aucun pays tiers et ils n'ont aucunement l'intention de se livrer à un bras de fer démodé opposant l'Orient à l'Occident.
En se rendant à Moscou pour sa première visite à l'étranger, le président Xi poursuit les efforts de ses prédécesseurs au cours des deux dernières décennies visant à développer un partenariat fondé sur la confiance mutuelle et des bénéfices réciproques, des efforts qui s'inscrivent dans la continuation d'un processus commencé bien avant l'existence du "pivot vers l'Asie".
En tant que dirigeants de deux grands pays du monde, le président Xi et son homologue russe Vladimir Poutine ont inévitablement abordé des sujets qui sortaient du cadre des questions bilatérales lors de leur rencontre.
Il est vrai que les deux pays partagent des points de vue similaires sur un large éventail de questions mondiales et soutiennent souvent les efforts de l'un et de l'autre afin de défendre leurs intérêts nationaux, mais les soupçons à l'égard de l'intention de la coopération sino-russe sont sans fondement et complètement inutiles.
Le rapprochement de la Chine et de la Russie constitue un choix naturel pour les deux géants aux frontières communes sans disputes majeures qui ont en commun nombre d'intérêts nationaux fondamentaux.
Les deux voisins ont des avantages différents en termes de ressources, de marchés et de technologies, ce qui fait de leurs économies très complémentaires les principaux moteurs de leur coopération globale.
Une Chine dont l'économie est en forte croissance et une Russie riche en ressources font un bon mariage sur le plan économique, sans oublier le fait que la Russie considère la Chine comme un passage clé pour accéder à l'énorme marché et au potentiel de croissance immense de la région Asie-Pacifique.
De plus, une relation stable et amicale entre la Chine et la Russie fournit non seulement un environnement favorable à leur développement économique, mais bénéfice aussi au monde entier.
En tant que membres des BRICS, de l'Organisation de coopération de Shanghai et du Conseil de sécurité de l'ONU, la Chine et la Russie sont une force stabilisatrice pour préserver la paix et la prospérité mondiales.
Leur relation n'est ni un bloc, ni une union, ni une alliance, car Beijing et Moscou poursuivent chacun une politique étrangère indépendante et tous azimuts.
Leur coordination sur les dossiers brûlants de leur région et dans le reste du monde est destinée à la construction d'un ordre international plus équitable et plus raisonnable, plutôt que de viser une nation tierce.
Dans un monde multipolaire, la Chine accorde beaucoup de valeur à son amitié fidèle avec la Russie et a simultanément besoin d'un partenariat de coopération avec d'autres grandes puissances comme les Etats-Unis et l'Europe.
Beijing ne cherche en aucun cas à renforcer un partenariat stratégique avec Moscou au détriment des liens avec tout autre pays, mais affiche une tolérance zéro si ses intérêts fondamentaux sont violés, à l'instar de Moscou.