La Chine et la Suisse ont achevé vendredi leurs négociations sur un accord de libre-échange (ALE). Celui-ci sera le premier à voir le jour entre Beijing et un pays d'Europe continentale, et les experts se disent convaincus que cette démarche bénéficiera aux deux parties.
Un mémorandum d'entente a été signé durant la rencontre entre le président de la Confédération suisse Ueli Maurer et le Premier ministre chinois Li Keqiang, à l'occasion de la visite de ce dernier en Suisse. Les deux parties ont également annoncé l'établissement d'un mécanisme de dialogue financier.
Xu Tiebing, professeur agrégé en relations internationales à l'Université de communication de Chine, a indiqué dans le journal Beijing News de vendredi que la conclusion de l'ALE entre la Chine et la Suisse bénéficierait aux deux parties.
Les institutions financières suisses, notamment les banques, seront avantagées dans l'obtention des autorisations pour entrer sur le marché chinois, tandis que la Chine entrera plus efficacement sur les marchés européens en établissant des filiales ou des joint ventures, a expliqué M. Xu.
Dans le cadre de ce futur ALE, la Suisse pourrait contribuer à réduire les barrières commerciales établies par l'Union européenne (UE) contre la Chine, a-t-il ajouté.
Le Premier ministre chinois a déclaré dans un article publié jeudi dans le Neue Zürcher Zeitung (NZZ), journal germanophone suisse, qu'avec l'établissement de l'ALE, la Suisse deviendrait le premier pays en Europe continentale et la première des 20 plus grandes économies mondiales à conclure un tel accord avec la Chine. Les conséquences de cet accord seront considérables, a-t-il précisé.
L'accord démontre pleinement que la Chine ne s'arrêtera pas dans sa politique d'ouverture et qu'elle s'engage fermement à soutenir le régime commercial multilatéral, à promouvoir vigoureusement la libéralisation des échanges commerciaux régionaux et à accélérer la mise en oeuvre de la stratégie des ALE, a indiqué M. Li.
Selon les statistiques, le commerce bilatéral entre la Chine et la Suisse a dépassé 30 milliards de dollars en 2011, soit une augmentation record de 50% par rapport à 2010. En 2012, en dépit de la crise des dettes souveraines de la zone euro et des incertitudes concernant l'économie mondiale, le volume des échanges commerciaux sino-suisses a maintenu un niveau élevé de 26,3 milliards de dollars.
La Chine est déjà le troisième partenaire commercial de la Suisse, derrière l'UE et les Etats-Unis, tandis que la Suisse est le septième partenaire commercial de la Chine en Europe.