Alors que le président chinois Xi Jinping entame une tournée dans trois pays d'Amérique latine en amont d'une réunion "sans cravate" en Californie avec son homologue américain Barack Obama, il est devenu plus évident que les nouveaux dirigeants chinois comptent promouvoir la diplomatie tous azimuts dans cette nouvelle ère qui s'annonce.
Il s'agit du deuxième voyage à l'étranger du président chinois. Il s'est rendu en visite en Russie, en Tanzanie, en Afrique du Sud et en République du Congo seulement quelques jours après son entrée en fonctions en mars, démontrant clairement l'intention de Beijing de rechercher de meilleures relations avec ces pays.
Plus tôt ce mois-ci, le Premier ministre chinois Li Keqiang a également exprimé le même message en personne en se rendant chez ses voisins et autres partenaires plus éloignés lors d'une tournée de neuf jours en Inde, au Pakistan, en Suisse et en Allemagne.
En moins de trois mois depuis leur prise de fonction, les nouveaux dirigeants chinois auront foulé cinq des sept continents, et il est rare de constater une telle intensité sur une si vaste étendue géographique dans la diplomatie de haut niveau, même pour les acteurs mondiaux les plus actifs de l'ère contemporaine.
Ces dispositions sont la preuve inéluctable que la Chine, désormais deuxième plus grande économie au monde, est désireuse à renforcer la coopération avec ses vieilles connaissances et de forger des liens plus profonds avec de nouveaux partenaires.
Pour beaucoup de Chinois, la visite du président Xi à Trinité-et-Tobago leur a fait prendre connaissance de cette nation, et le voyage présidentiel devrait également étendre leurs connaissances sur l'ensemble des Caraïbes.
Outre des rencontres et des discussions avec les dirigeants des trois pays-hôtes et la signature des accords de coopération, des réunions bilatérales avec les dirigeants des autres pays de la région sont également en tête des priorités de M. Xi.
Cette large participation, comme de nombreux observateurs politiques l'ont souligné, permettra d'accroître la confiance mutuelle entre la Chine et les pays des Caraïbes et de produire un impact profond sur les relations Chine-Caraïbes sur le long terme.
La Chine et les pays d'Amérique latine, qui gagnent en influence sur la scène internationale grâce à leurs taux de croissance dynamiques alors que la plupart des pays développés sont au bord de la récession, sont des partenaires naturels étant donné leurs statuts de pays en développement et leurs aspirations communes à réorganiser un ordre économique mondial devenu obsolète.
Les deux parties sont également très complémentaires en termes de structure économique, les pays d'Amérique latine étant riches en ressources naturelles et la Chine excellant dans la fabrication de produits de qualité vendus à bas prix.
La visite de M. Xi, qui braque également les projecteurs sur le développement des intérêts communs entre la Chine et l'Amérique latine, a pour objectif de donner un nouvel élan aux relations Chine-Amérique latine, qui ont connu un développement rapide ces dernières années.
Après des visites d'Etat à Trinité-et-Tobago, au Costa Rica et au Mexique, le président Xi se rendra en Californie pour la première réunion en face-à-face entre les présidents de la Chine et des Etats-Unis, depuis la transition de leadership dans les deux pays.
La nature informelle de cette rencontre au sommet permettra probablement aux deux dirigeants de développer une relation personnelle qui pourrait contribuer au bon développement des relations bilatérales dans les années à venir.
Via des discussions larges et en profondeur sur les questions stratégiques d'intérêt commun, les deux dirigeants devraient tracer la voie future des relations bilatérales, relations qui sont de plus en plus considérées comme les plus importantes de la planète en raison de leur impact mondial.
Le sommet offre également aux deux leaders une plate-forme idéale pour explorer les perspectives d'un nouveau mode de relations entre une puissance émergente et une puissance dominante, caractérisé par une coopération gagnant-gagnant pour remplacer les tensions constantes, voire les conflits.