L'ancien secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a appelé la Chine et les Etats-Unis à communiquer "plus et mieux" en raison du nouveau type de relations bilatérales qu'ils entretiennent.
"Tout d'abord, nous avons besoin de communiquer plus et mieux. Nous avons besoin de plus de transparence sur les motivations et les intentions de chacun. Nous devons également prendre des mesures pour que nos économies soient plus durables et complémentaires grâce à d'importantes réformes", a déclaré M. Paulson dans une récente interview écrite accordée à Xinhua.
M. Paulson a tenu ces propos avant le sommet entre le président chinois Xi Jinping et le président américain Barack Obama, qui se tiendra les 7 et 8 juin en Californie. Il s'agira de la première rencontre entre les deux dirigeants depuis que M. Xi a pris ses fonctions en mars dernier.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, a souligné l'importance de ce sommet, en déclarant qu'il devrait renforcer le développement sain, stable et à long terme des relations sino-américaines et promouvoir la paix, la stabilité et la prospérité dans la région et dans le monde.
M. Paulson a montré son enthousiasme concernant le "nouveau type de relations entre grandes puissances", proposé par M. Xi, et l'a caractérisé comme "créatif et innovant".
"Il n'y a pas de loi absolue dans l'histoire définissant qu'une puissance montante doit inévitablement entrer en conflit avec un pouvoir établi", a noté M. Paulson, qui est actuellement en Chine pour assister au Forum global de fortune de 2013 (FGF) qui se tient du 6 au 8 juin à Chengdu, chef-lieu de la province du Sichuan, dans le sud-ouest de la Chine.
Généralement, a-t-il dit, les relations entre les grandes puissances sont un mélange de "coopération" et de "concurrence". Les liens entre la Chine et d'autres pays, déterminés par les choix des dirigeants, sont également un "mélange de coopération et de concurrence", a indiqué M. Paulson.
Il a souligné que "la Chine, les Etats-Unis et d'autres grandes puissances devront travailler à cette nouvelle relation d'une manière concrète, et transformer l'idée en actions concrètes".
M. Paulson a également affirmé que le traitement approprié des différends est très important pour les relations entre les grandes puissances.
"Tous les pays ont des différends", a déclaré M. Paulson. "Mais les grandes puissances d'aujourd'hui ne doivent pas laisser les différends empêcher la coopération dans les domaines où elles sont d'accord".
"Finalement, je suis un optimiste. Les intérêts communs sont présents, donc nous avons besoin de prises de décisions intelligentes de la part des dirigeants", a-t-il souligné.
A propos de la Chine, la seconde économie du monde et un leader économique mondial, M. Paulson a déclaré que Beijing doit faire évoluer la perception de son propre rôle dans le monde.
Les institutions économiques mondiales existantes "doivent aussi s'adapter à la nouvelle réalité dans laquelle la puissance économique est plus répandue, et les économies émergentes, telles que la Chine, l'Inde, le Brésil et l'Indonésie, sont de plus en plus acteurs de la croissance mondiale", a-t-il précisé.
Prenant le G-20 en exemple, qui a remplacé le G-7 comme le principal forum pour la discussion, le débat et la coordination sur l'économie mondiale, M. Paulson a déclaré: "La Chine doit utiliser son siège à la table pour aider à prévenir les futures crises et assurer une croissance durable".