De nombreux internautes chinois ont paru très emballés d'apprendre la nouvelle de la victoire de Kevin Rudd, ancien Premier ministre australien, à l'élection du Parti travailliste (au pouvoir).
M. Rudd, l'un des rares dirigeants de pays occidentaux majeurs parlant couramment le chinois, a un nombre important de fans sur Sina Weibo, l'équivalent chinois de Twitter. Dès jeudi, plus de 370 000 internautes suivaient M. Rudd.
Les jeunes internautes chinois l'apprécient particulièrement. Des photos de sa famille et des anecdotes personnelles sont parfois repostées des centaines de fois sur le site.
Malgré le lien culturel apparent entre la Chine et l'Australie, les relations sino-australiennes n'étaient pas optimales lors du premier mandat de M. Rudd en tant que Premier ministre, de décembre 2007 à juin 2010. Beaucoup de Chinois se souviennent encore de ses critiques parfois sévères à l'égard de la Chine.
Cependant, la situation a changé. M. Rudd est aujourd'hui un leader plus mûr et plus expérimenté ayant appris de sa défaite humiliante contre Julia Gillard, élue Première ministre par le Parti travailliste en 2010.
Au cours des dernières années, la relation sino-australienne a évolué. Grâce à des années d'efforts, l'Australie est mieux adaptée à ses rôles de fidèle allié sécuritaire des Etats-Unis et d'important partenaire économique de la Chine.
Mme Gillard devrait être félicitée pour ses efforts continus visant à construire une relation solide et dynamique entre l'Australie et la Chine.
M. Rudd va reprendre le contrôle d'un gouvernement qui a clairement déclaré que l'Australie et la Chine, en dépit de leurs systèmes politiques différents, sont des partenaires, pas des adversaires.
Suite aux efforts de Mme Gillard, M. Rudd a l'occasion d'approfondir les liens avec la Chine.
Dans un premier temps, l'Australie doit comprendre qu'entretenir des liens étroits avec les deux plus grandes économies du monde de façon simultanée représente une bénédiction, pas une malédiction.
Grâce à son emplacement stratégique dans la région Asie-Pacifique et à ses liens culturels étroits avec l'Occident, l'Australie peut effectivement servir de pont entre Beijing et Washington.
Alors que la Chine et les Etats-Unis poursuivent un nouveau type de relation entre puissances majeures basée sur la confiance mutuelle et la coopération gagnant-gagnant, l'Australie réalisera que sa coopération avec l'un n'empiétera pas nécessairement sur ses liens avec l'autre.
Dans un second temps, mis à part leurs préjugés idéologiques, l'Australie et la Chine ont des économies complémentaires. L'Australie pourrait développer un partenariat très productif avec la deuxième économie du monde, en autant que ses dirigeants abandonnent l'idée de faire la leçon à la Chine.
Compte tenu des développements politiques en Australie, M. Rudd prendra part à de nouvelles élections cette année. Des sondages ayant systématiquement révélé une déception publique généralisée envers le Parti travailliste, il se pourrait que M. Rudd perde à nouveau son poste de Premier ministre.
Cependant, en ce qui concerne les relations sino-australiennes, les partis politiques de l'Australie semblent tous prêts à s'engager à approfondir la relation avec la Chine.