La Turquie travaillera avec la Chine pour combattre les activités séparatistes et terroristes dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, ont déclaré mercredi des analystes.
Seize extrémistes religieux armés de couteaux ont tué 24 personnes mercredi dernier dans le district de Shanshan de la préfecture de Tourfan. La police locale a abattu onze assaillants et a arrêté les cinq autres.
"Les violences doivent cesser. Le terrorisme ne se justifie en aucune façon quelle que soit la raison pour laquelle ils agissent", a déclaré à Xinhua l' analyste politique turc, Abdullah Bozkurt, ajoutant que la Turquie et la Chine s' engagent à coopérer pour combattre le terrorisme.
"La Turquie a déclaré son soutien entier à une Chine unie", a rappelé Gokhan Bacik, directeur du Centre de recherches sur le Moyen-Orient à l'Université de Zirve et analyste des relations entre la Turquie et la Chine.
Indiquant que la Turquie souffre également des activités terroristes liées aux problèmes kurdes, M. Bacik a déclaré que son pays comprend et respecte la détermination de Beijing à combattre le terrorisme et à maintenir la stabilité au Xinjiang.
"Les relations turco-chinoises se développent très bien depuis quelques années. La Turquie ne veut pas que ses bonnes relations avec la Chine soient mises à mal à cause du problème du Xinjiang. Donc, le gouvernement turc agit de manière très sensée et consciente quand elle s' exprime sur le Xinjiang", a déclaré M. Bacik à Xinhua.
Le ministère turc des Affaires étrangères a émis un communiqué samedi dans lequel il exprime ses inquiétudes quant aux troubles au Xinjiang.
"Avec des liens historiques et culturels, la Turquie considère le Xinjiang comme un pont d'amitié entre la Chine et la Turquie", indique le communiqué, ajoutant que la Turquie pense que le gouvernement chinois doit protéger la stabilité et la sécurité dans la région.
M. Bozkurt a souligné que la Turquie était prête à travailler avec la Chine pour résoudre le problème.
Selon lui, premièrement, d' un point de vue économique, les entreprises turques ont investi dans les zones économiques du Xinjiang qui pourraient apporter plus d' opportunités commerciales aux Ouïgours locaux.
Deuxièmement, d' un point de vue religieux, la Turquie défend l' interprétation d' un islam modéré contre l' extrémisme, selon lui. Plus de communications religieuses et d' échanges culturels entre la Turquie et le Xinjiang pourraient aider à taire le radicalisme religieux.
"Troisièmement, d' un point de vue politique, autant les dirigeants turcs que chinois se sont entendus pour coopérer dans la lutte contre le terrorisme. Les terroristes ne sont pas les représentants légaux des demandes des locaux", a insisté M. Bozkurt.
M. Bacik a ajouté qu' il était convaincu que le gouvernement chinois faisait de son mieux pour intégrer les Ouïgours via d' importants investissements économiques dans le Xinjiang.
Le président turc Abdullah Gül a effectué une visite en Chine en juin 2009 et a souligné que la Turquie s' opposait fortement aux activités séparatistes. Il a souligné que la Turquie était prête à booster sa coopération avec la Chine.
Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet DAvutoglu a quant à lui déclaré pendant une visite en Chine en 2010 que la Turquie estimait ses liens avec la Chine et poursuivrait la politique d' une seule Chine, et sévirait contre toutes activités en Turquie qui auraient pour but de saboter la souveraineté de la Chine et de menacer son intégrité territoriale.