Alors que des dizaines de hauts fonctionnaires chinois et américains se réunissent à Washington pour un forum de haut niveau entre les deux plus grandes économies de la planète, une grande partie des médias américains s'intéresse plutôt au thème de la cybersécurité.
Il est vrai que cette question mérite une bonne discussion entre les deux parties, les deux principaux acteurs du secteur de l'Internet, et un groupe de travail bilatéral nouvellement formé sur la cybersécurité s'est réuni pour la première fois avant le début officiel du Dialogue stratégique et économique sino-américain, prévu mercredi.
Même si l'on ne peut pas nier que la cybersécurité est devenue une source croissante de discorde entre les deux pays, le problème est en grande partie un produit des rumeurs infondées de "cyber espionnage" attribuées à la Chine par Washington, mais le dossier ne mérite pas un battage médiatique susceptible d'entraver les négociations sur des questions beaucoup plus importantes entre les deux nations.
La création du Dialogue stratégique et économique vise à créer une plateforme pour Beijing et Washington de discuter et résoudre des problèmes existants. Les résultats du dialogue ne touchent pas seulement les relations bilatérales, mais possèdent également des implications régionales et mondiales .
Par ailleurs, le dialogue de cette année est largement considérée comme un suivi direct du sommet historique du mois dernier entre le président chinois Xi Jinping et son homologue américain Barack Obama. Ceci dit, il est à espérer que ce dialogue aide à mettre en pratique la construction d'un nouveau type de relations entre grandes puissances décidé par consensus entre les deux pays.
Compte tenu de l'ordre du jour très chargé de la réunion de dialogue, une attention disproportionnée sur un seul problème risquerait de faire perdre de vue son objectif global.
Face à des accusations infondées sur la question de la cyber-sécurité, la Chine a jusqu'ici fait preuve de retenue et adopté une attitude ouverte et constructive, tout en cherchant à tenir des pourparlers avec la partie américaine sur la façon de mieux sécuriser le cyberespace et de formuler des normes mondiales pour ce domaine.
Pour beaucoup de Chinois, il est bizarre que Washington se présente toujours comme la plus grande victime du cyberespionnage et demande aux autres de bien se conduire, dans le sillage des révélations de l'ancien employé du service des renseignements américain Edward Snowden portant sur les activités de piraterie des agences d'espionnage américaines dans les réseaux informatiques en Chine et dans d'autres pays.
Pour accomplir la tâche sans précédent qui consiste à forger un nouveau type de relation entre le plus grand pays en développement du monde et le plus grand pays développé, la construction de la confiance constitue la première étape.
Les piètres excuses du gouvernement américain qui semble distinguer le "bon" du "mauvais" espionnage informatique sonnent creuses dans le cyberespace, un domaine public sur lequel Washington ne devrait pas avoir d'emprise.
Les dialogues précédents entre la Chine et les Etats-Unis ont prouvé l'importance du renforcement des contacts de haut niveau et de la compréhension mutuelle entre les deux nations.
Si le gouvernement chinois a maintes fois réaffirmé son inclinaison à surmonter les différends et à travailler avec Washington pour construire un cyberespace sécurisé et ordonné, les efforts inlassables fournis par Washington pour faire circuler des doléances sans fondement contre la Chine et mettre la pression à son partenaire commercial pourraient miner la confiance mutuelle entre les deux nations.