Les liens sino-kényans ne sont pas fondés sur les seules ressources

14.08.2013 à 09h11

Le Président kényan espère apprendre de la Chine, et promouvoir le tourisme.

Les solides relations entre la Chine et le Kenya sont basées sur un large éventail de partenariats plutôt que sur les seules ressources minérales ou naturelles, a déclaré le président kényan Uhuru Kenyatta, ajoutant que cela pourrait être un modèle pour les relations Chine-Afrique.

« Il ya eu une accusation majeure, disant que la Chine est seulement intéressée par l'exploitation des ressources minérales du continent africain. Mais la Chine et le Kenya ont des relations fortes et robustes, et elles ne sont pas basées sur l'exploitation des ressources minérales, mais sur les investissements, la fabrication et le développement des infrastructures », a déclaré M. Kenyatta au China Daily lors d’une interview exclusive avant sa première visite d'Etat en dehors d'Afrique après sa prise de fonction en avril dernier.

M. Kenyatta devrait se rendre en visite en Chine du 18 au 23 août, selon le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Hong Lei, qui s’est exprimé lundi.

« Il existe en effet de nombreux autres domaines où nous avons vu beaucoup d'avantages dans nos relations avec la Chine, et il y a aussi certains domaines que nous devons renforcer, car nous savons que la Chine est en train de devenir l'un de nos plus gros investisseurs et partenaires de développement », a dit M. Kenyatta.

Il a également dit que la Chine est un pays essentiel pour le commerce et les investissements au Kenya, et il s’attachera à cimenter les relations avec la Chine, déjà bonnes, lors de sa visite.

Le volume du commerce entre les deux pays a atteint 2,84 milliards de Dollars l'an dernier, en hausse de 55% par rapport à 2010, selon le Ministère du Commerce.

« Nous voulons aussi obtenir une expérience de première main du développement de la Chine, qui est la source de son succès en tant que deuxième plus grande économie du monde », a ajouté M. Kenyatta.

Les deux pays ont connu un changement de dirigeants cette année, et M. Kenyatta dit que les dirigeants chinois et lui sont confrontés à des défis communs. « La Chine et le Kenya devraient conduire conjointement l'ordre du jour international et jouer un rôle plus important dans la plate-forme internationale pour représenter les pays en développement ».

« Nous avons beaucoup en commun en termes d'histoire et nous pourrions apprendre les uns des autres », a-t-il dit.

M. Kenyatta a déclaré que son pays a beaucoup à apprendre de la Chine, en particulier de son modèle de croissance économique, qui s’est fondé sur le développement des infrastructures, la fabrication et en utilisant pleinement le potentiel des jeunes.

« Nous avons des muscles économiques en croissance rapide et incroyable, et le Kenya pourrait s'inspirer de ce modèle particulier », a-t-il dit, ajoutant que le Kenya est devenu une plaque tournante des services économiques de la Communauté de l'Afrique de l’Est, une organisation composée de cinq nations.

Il s'attend aussi à ce que sa visite élargisse la coopération dans le domaine du marketing touristique, et qu’elle encourage davantage de fabricants chinois à construire des usines dans son pays.

Il a dit qu'il voulait diversifier le marché du tourisme de son pays pour attirer plus de Chinois.

Environ 41 000 touristes chinois ont visité le Kenya l'année dernière, soit une augmentation de 10,4% par rapport à 2011, selon le Ministère kenyan du Tourisme.

« Traditionnellement, notre tourisme regardait vers l'Europe occidentale et les Etats-Unis. Mais maintenant, nous avançons vraiment très rapidement vers la diversification de nos produits », a-t-il dit.

« En même temps que nous continuons à encourager les visites en provenance des marchés traditionnels, nous reconnaissons également l'importance croissante de la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud et au Brésil, car les ressources touristiques du Kenya sont une chose qu'ils ne connaissaient pas auparavant ».

Le pays s’est donc préparé pour accueillir plus de Chinois venant voyager au Kenya et en Afrique, a ajouté M. Kenyatta.

« Nous avons un certain nombre de programmes en cours dans les universités, destinés à former des gens à parler le mandarin », a-t-il dit.

Il a déclaré que le Kenya n’offre pas seulement une faune -traditionnellement connue comme la partie essentielle du tourisme kenyan- mais aussi un riche patrimoine culturel aux visiteurs étrangers.

Il a déclaré que le Kenya et d'autres pays membres de la Communauté d'Afrique de l'Est tentent d'offrir un visa unique pour attirer les touristes étrangers.

« Nous avons pris des mesures et eu des discussions avec nos partenaires de la Communauté d'Afrique de l'Est sur les perspectives de développement d'un visa de tourisme unique qui pourrait permettre aux touristes qui font une demande pour aller au Kenya d’aller aussi au Rwanda, en Ouganda et dans d'autres pays d'Afrique de l'Est », a déclaré M. Kenyatta. « Nous espérons que cela pourra se faire très rapidement », a-t-il dit, ajoutant que ce visa pourrait être délivré dès l'année prochaine.

• Nom d'utilisateur
• Anonyme
•