La prochaine session plénière de la direction chinoise, qui doit donner le ton pour le développement futur du pays, s'efforcera de réunir les forces de tous les milieux sociaux afin de faire progresser les tâches ardues de la réforme.
Le président chinois Xi Jinping a déclaré samedi à Beijing devant des membres étrangers du Conseil du 21e siècle qu'un livre bleu sur la réforme globale serait présenté lors de la 3e Session plénière du 18e Comité central du Parti communiste chinois (PCC).
La session, qui se tiendra du 9 au 12 novembre, lancera le nouveau cycle de réformes de la Chine qui devrait amener le pays à un tournant historique et transformer son mode de croissance.
Le nouveau cycle de réformes n'est pas seulement basé sur la croissance et le développement réalisés au cours des 35 années d'ouverture du pays, mais résulte également des problèmes et conflits complexes engendrés par son développement.
Au cours des réformes précédentes, une croissance économique "à découvert" a conduit à des déséquilibres importants et des contradictions dans le développement. Cette croissance a été réalisée au prix lourd de la terre, de la consommation énergétique, de l'environnement et de la main-d'oeuvre bon marché.
Par rapport à l'environnement social de la réforme il y a 35 ans, la direction chinoise a aujourd'hui un besoin plus pressant d'établir un agenda et une voie pour une réforme qui peut obtenir le maximum de forces des partisans. Cela nécessite une répartition juste des coûts de la réforme et une distribution raisonnable des bénéfices en prenant en compte les intérêts des différentes couches sociales.
Ces dernières années, un grand nombre d'"incidents de masse", ou manifestations de masse, ont eu lieu chaque année en Chine, alors que ces conflits sont devenus plus "variés et plus complexes", selon un livre bleu publié en décembre dernier par l'Académie chinoise des Sciences sociales. D'après ce livre bleu, l'expropriation et la démolition de logements, la pollution de l'environnement et les disputes entre employeurs et employés, ont été les trois principales causes de ces incidents.
Le déséquilibre social dans certains secteurs s'est enraciné dans les conflits. Par exemple, l'enseignement supérieur chinois, malgré son rapide développement au cours de la dernière décennie, accueille moins d'étudiants originaires des régions rurales qu'il y a dix ans.
Par ailleurs, l'écart de richesse s'est creusé entre les villes et la campagne, entre les régions et entre les différentes couches sociales.
De nombreuses atteintes à l'ordre social portées ces dernières années par la deuxième génération de riches chinois ont également sapé l'esprit de travail de la population. Certains jeunes talents se plaignent que le travail assidu ne leur permettra jamais de gagner l'argent qu'ils méritent, alors que la richesse est détenue par certains groupes.
La direction chinoise a pris conscience qu'approfondir la réforme, au lieu de maintenir le statu quo, assurera la stabilité et permettra de trouver les solutions aux problèmes auxquels le gouvernement est actuellement confronté.