Une série d'articles sur l'orientation et l'approche de la réforme menée par le Parti Communiste Chinois (PCC) publiée par son titre phare a été l'occasion pour le public de faire une séance de lecture dans les feuilles de thé et de prendre connaissance d'un projet de réforme qui devrait être annoncé mardi.
Lundi, les membres et membres suppléants du Comité central du PCC ont continué à discuter de projets de décisions concernant l'approfondissement global de la réforme, qui seront finalisés mardi à l'issue de la troisième session plénière du 18e Comité Central du PCC.
Bien qu'il y ait peu d'informations sur la réunion qui s'est tenue à huis clos à compter de lundi soir, la couverture assurée par le Quotidien du Peuple, qui a fait une série de premières pages sur le plénum, a fait allusion à une définition plus claire de plans de réforme attendus depuis longtemps.
Soulignant dimanche le sens indéfectible de la réforme orientée vers le marché, le journal, dans son édition de lundi, a discuté des modalités de la réforme.
« Quand la réforme devient une bataille acharnée, il est urgent de combiner conception de haut niveau et innovation au niveau de la base », a écrit le journal.
« Traverser la rivière en tâtant les pierres », un proverbe chinois qui indique une approche prudente dans l'expérimentation, est ce qui a dominé la réforme au cours des trois dernières décennies.
Zhou Chunsheng, professeur de finance à la Cheung Kong Graduate School of Business, a déclaré au Global Times lundi que l'ancienne méthode était « risquée » mais que, étant donné le contexte historique, c'était le seul choix.
« Après des années de développement et d'apprentissage, nous devrions adopter une approche plus fiable et prospective, comme la conception de haut niveau, pour éviter autant que possible les erreurs et un retour en arrière», a dit M. Zhou.
Depuis le changement de direction à la tête du pays à la fin d'année dernière, la conception de haut niveau de la réforme a pris forme, comme la création d'une zone de libre-échange pilote à Shanghai et l'adoption des premières mesures destinées à libéraliser le régime des taux d'intérêt.
Récemment, le Gouvernement a également abandonné l'obligation d'un capital social minimum pour les sociétés à responsabilité limitée, afin d'encourager l'entrepreneuriat.
Cao Heping, professeur à l'Ecole d'Economie de l'Université de Pékin, a déclaré au Global Times que ce mouvement reflète des idées étonnantes dans la conception de haut niveau, ce qui devrait grandement mobiliser les ressources que recèle la société.
Le Quotidien du Peuple a également souligné la relation qui existe entre une réforme globale et des percées majeures.
Tout en notant que la réforme devrait être poussée vers une approche globale, car les secteurs de la réforme sont liés les uns aux autres, il a dit que la réforme est plus pressante dans certains domaines. « Ces zones auxquelles les gens accordent une attention particulière et pour lesquelles ils expriment un fort mécontentement » sont les principaux secteurs de réforme, a-t-il dit, citant l'éducation, les revenus, la justice sociale et l'environnement.
En 2012, le 18e Congrès National du PCC a soulevé l'idée d'un développement global dans les systèmes économique, politique, social, culturel et écologique. Cependant, la plupart des analystes estiment qu'il y aura peu de progrès dans la réforme du système politique après le plénum.
Le Quotidien du Peuple a publié vendredi un article pleine page signé du Centre de recherche sur l'histoire du Parti du PCC, qui a dit que face à ceux qui prêchent une copie aveugle du système occidental, le PCC « défendra son leadership » et poursuivra dans la voie socialiste. Dimanche, le Quotidien de l'Armée Populaire de Libération a également publié un article, repoussant une fois de plus l'appel à la« nationalisation de l'armée ».
S'agissant de la réforme du système politique, M. Zhou a dit que l'affaiblissement de l'emprise des officiels sur les ressources faisant l'objet d'un monopole gouvernemental pourrait être un axe majeur où on peut s'attendre à un changement.
Xiang Songzuo, économiste en chef de la Banque agricole de Chine, a déclaré lundi au Global Times que c'est la lenteur de la réforme politique qui est responsable du peu de progrès réalisés dans la réforme économique de la Chine au cours des dernières années.
« Le cœur de cette réforme devrait être l'établissement d'un système de surveillance indépendant pour contenir et contrebalancer l'expansion du pouvoir de l'État », a déclaré M. Xiang, ajoutant que sans ce contrôle, il sera difficile de garantir une équité du marché, les droits de propriété ainsi que la lutte contre la corruption et les groupes d'intérêts.