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La Route de la Soie maritime du 21e siècle, un point d'appui pour la transformation de l'Afrique

( Xinhua )

04.05.2014 à 08h26

Pour certains, la Route de la Soie maritime semble peu familière par rapport à son équivalent terrestre, le fameux corridor commercial parcouru jadis par Marco Polo qui a favorisé pendant des siècles les échanges entre l'Orient et l'Occident.

Pourtant, cette voie maritime revient sur le devant de la scène, comme l'a révélé le Forum de coopération sur l'économie industrielle sino-africaine à Fuzhou, dans la province chinoise du Fujian (sud).

Cet atelier, organisé en amont de la prochaine tournée en Afrique du Premier ministre chinois Li Keqiang, a mis en avant la Route de la Soie maritime du 21e siècle, l'une des priorités figurant dans le dernier rapport du gouvernement chinois sur l'exécution de son plan de développement économique et social.

ANCIEN CORRIDOR, VIEILLE AMITIE

La Route de la Soie maritime remonte à près de 2.000 ans, ce qui la rendrait plus ancienne que la Route de la Soie terrestre, selon certains experts.

Partant de Quanzhou (Fujian), la voie maritime relie les pays de l'Asie du Sud-Est au golfe Persique et à la Mer rouge au nord-ouest, puis à l'Afrique de l'Est au sud-ouest, couvrant des distances bien plus longues que la route terrestre.

Le Kenya est la destination la plus éloignée des voyages de Zheng He, un célèbre navigateur chinois de la dynastie des Ming (1368-1644). Celui-ci a effectué sept grandes expéditions navales dans l'océan Indien, cent ans avant l'arrivée des premiers Européens à la fin du 15e siècle.

Selon un responsable du Musée national du Kenya, chargé d'un projet archéologique portant sur les épaves d'anciens navires marchands chinois coulés dans l'archipel de Lamu, la flotte de Zheng He est arrivée à l'archipel de Lamu au Kenya dès le 14e siècle.

D'après ce responsable, à la différence des Européens, les Chinois sont venus au Kenya pour pratiquer un commerce équitable plutôt que d'asseoir sa domination sur le peuple kenyan. Depuis les temps anciens, le peuple chinois entretient des relations amicales et fraternelles avec les peuples africains.

Au cours de sept voyages en 28 ans, la flotte de Zheng He a noué des contacts avec une trentaine de pays et régions pour les approvisionner en thé, en soie, en porcelaine, tout en aidant les populations locales à combattre les pirates.

Le temps passe, et la Route de la Soie maritime évolue.

Face aux nouveaux défis pour les échanges bilatéraux et multilatéraux, la Chine a décidé d'accélérer la planification de la Route de la Soie maritime du 21e siècle, qui se concentre sur la construction d'infrastructures dans les pays traversés par la Route de la Soie et l'établissement de zones de libre-échange.

Pour l'Afrique, dont la Chine reste le premier partenaire commercial, la Route de la Soie maritime du nouveau siècle devrait élargir et enrichir leurs échanges.

CROISSANCE POSSIBLE DE 8% PENDANT 20 ANS EN AFRIQUE

Les quelque 500 participants au forum ont discuté des opportunités des entreprises délocalisées en Afrique et des façons de restructurer l'industrie qui nécessite beaucoup de main-d'oeuvre.

"Si l'Afrique saisit l'opportunité offerte par la modernisation industrielle de la Chine, je crois que les pays africains pourront obtenir une croissance économique annuelle de 8% en moyenne pendant 20 ans, ce qui leur permettrait de sortir de la pauvreté en une génération et de devenir des sociétés à revenu moyen en deux générations", a déclaré Lin Yifu, ancien économiste en chef de la Banque mondiale.

La relocalisation en Afrique des industries chinoises à forte densité de main-d'œuvre est une tendance qui s'impose et qui bénéficiera aux deux parties, a indiqué M. Lin, qui a effectué 14 visites en Afrique.

Il a expliqué la nécessité de transformer l'industrie à la lueur du défi majeur auquel la Chine est confrontée : la hausse du coût de la main-d'œuvre chinoise et le manque de main-d'œuvre supplémentaire au bout de 30 ans de développement.

"Avec un salaire mensuel de 3.000 yuans (500 dollars) à Fuzhou, il sera difficile de recruter un employé, mais en Afrique, 300 yuans suffiront pour intéresser un nombre de demandeurs. On peut ainsi économiser plusieurs millions voire plusieurs dizaines de millions de yuans par an en coûts de main-d'œuvre", a-t-il analysé.

C'est une loi universelle de l'économie mondiale de délocaliser certaines phases du processus industriel dans des pays où les salaires sont plus bas, a indiqué M. Lin.

De la même façon que le Japon a su profiter du rajustement structurel des Etats-Unis après le Seconde Guerre Mondiale pour réaliser un redressement rapide de son économie, il revient maintenant à l'Afrique de s'appuyer sur la restructuration rapide de l'économie chinoise, a-t-il précisé.

Avec ses salaires plus bas, le vaste marché du travail en Afrique facilitera l'installation des entreprises chinoises à main-d'œuvre abondante, et la présence de celles-ci devrait à son tour profiter au développement simultané des deux parties, a fait remarquer M. Lin.

Il a appelé les gouvernements africains à s'inspirer du service à guichet unique du parc industriel de Chine, ce qui devrait fortement encourager les entrepreneurs chinois à investir en Afrique et bénéficier ainsi au développement des économies africaines.

L'AFRIQUE EN MARCHE

Au forum, Albert Rugaba, représentant en chef du service en Chine du Bureau rwandais de développement, a appelé à une nouvelle image de l'Afrique d'aujourd'hui.

Il a déploré que beaucoup de gens ont toujours une perception négative de l'Afrique, avant d'insister sur le fait que l'Afrique en 2014 diffère de celle des années 1990 car de nombreux pays ont beaucoup progressé depuis.

Selon lui, les plus grands atouts de son pays sont la sécurité et la stabilité politique, et le président est très attaché à l'efficacité administrative et préfère gérer son pays à la manière du directeur général d'une entreprise.

Au Rwanda, on peut obtenir une licence d'exploitation en l'espace de 24 heures et dans un seul bâtiment administratif, a en croire M. Rugaba.

Pour sa part, le consul général d'Ethiopie à Guangzhou (province du Guangdong), Melaku Legesse, a fait l'éloge des ressources naturelles abondantes dont dispose l'Ethiopie, parmi lesquelles des métaux rares, des minéraux industriels et des minéraux employés dans la construction.

En outre, grâce aux ressources en eau abondantes capables de générer suffisamment d'électricité, et à une main-d'œuvre peu onéreuse, l'Ethiopie possède des atouts pour le développement des secteurs nécessitant la main-d'oeuvre comme le textile, l'habillement et le cuir.

L'entreprise chinoise Huajian offre un bel exemple. Installé depuis début 2012 dans la zone industrielle située à l'est d'Addis-Abeba, ce fabricant de chaussures a réalisé en peu de temps la production puis l'exportation vers les Etats-Unis. Huajian est dorénavant la première société d'exportation en Ethiopie et entend créer son propre parc industriel d'ici trois à cinq ans en recrutant trente mille employés.

De son côté, l'ambassadeur du Sénégal en Chine, Abdoulaye Fall, a lui aussi encouragé les entrepreneurs chinois à investir dans son pays.

Qualifiant son pays d'Etat sûr, stable et ouvert, il a surtout mis en avant le rôle de plaque tournante que joue le Sénégal dans les échanges commerciaux en Afrique de l'ouest, en particulier dans les domaines du textile, du cuir et des jouets.

Le continent africain est en marche. Selon les prévisions de la Commission économique pour l'Afrique des Nations unies (CEA), l'économie africaine en 2014 pourrait connaître une croissance d'environ 6%, tandis que le FMI a estimé que la croissance de l'Afrique subsaharienne devrait atteindre les 5%.

Au cours de la dernière décennie, la part de l'Afrique dans le commerce mondial est passée de 0,7% à 4,5%, et l'Afrique compte actuellement six des dix économies les plus dynamiques du monde.

UN TERREAU FERTILE POUR LES ENTREPRISES CHINOISES

Pour Cai Guowei, l'Afrique est un terreau fertile pour les entreprises du Fujian.

M. Cai, qui a passé dix ans de sa carrière en Afrique, assume le poste de chef de l'Association des commerçants chinois à Madagascar. Pour lui, les produits des entreprises du Fujian, en particulier les petites entreprises, sont bien adaptés au marché africain.

A Quanzhou, le point de départ de la Route de la Soie maritime, les problèmes auxquels sont actuellement confrontées les entreprises, comme l'écoulement difficile de stock ou le coût élevé de la main-d'oeuvre, peuvent être résolus en Afrique, a indiqué M. Cai.

Les entreprises du Fujian, fortes en fabrication des chaussures et des articles ménagers, sont capables de fournir en grande quantité des produits à bon rapport qualité-prix, des caractéristiques particulièrement adaptées au marché colossal de l'Afrique, fort d'un milliard de consommateurs, selon M. Cai.

Pour Chen Weijin, un responsable de l'Association de la confection de Jinjiang, le marché africain n'est pas aussi homogène que l'estiment beaucoup de gens.

Il est erroné de croire que les consommateurs africains n'ont pas de demandes spécifiques en matière de mode vestimentaire, a relevé M. Chen, ajoutant que bien au contraire, l'Afrique, qui comprend une cinquantaine de pays, constitue la zone qui contient la plus grande diversité de consommateurs.

Selon les statistiques de la Banque africaine de développement, l'Afrique compte 350 millions de personnes de classe moyenne, soit 34% de sa population totale.

Xu Jingnan, président du groupe sportif PEAK, fournisseur des équipes de basketball du Cameroun et de la Côte d'Ivoire, a mis l'accent sur la voie de l'internationalisation en Afrique, que ce soit sur le plan des standards de gestion, de la marque, des capitaux ou de l'acquisition.

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