La présidente sud-coréenne Park Geun-hye et le président chinois en visite Xi Jinping ont partagé leurs préoccupations concernant la réinterprétation par le Japon de sa Constitution pacifiste, a déclaré vendredi le bureau présidentiel sud-coréen.
Ju Chul-ki, conseiller aux affaires étrangères et à la sécurité de Mme Park, a déclaré lors d'un point de presse que M. Xi et Mme Park se sont rencontrés pour un déjeuner de travail spécial où les deux dirigeants ont partagé leurs préoccupations face à la persistance du Japon dans son attitude révisionniste concernant l'histoire et à sa tentative d'élargir son droit à l'auto-défense.
Ils ont convenu que le Japon doit poursuivre une politique de défense et de sécurité conforme à sa Constitution pacifiste, tout en rejetant les politiques qui déplaisent même au peuple japonais, a indiqué M. Ju.
Les deux dirigeants ont soulevé que plusieurs pays à travers le monde ainsi que plus de la moitié du peuple japonais s'oppose à la réinterprétation de la Constitution d'après-guerre du cabinet japonais, qui souhaite se permettre d'exercer son droit à l'auto-défense collective.
Le cabinet, dirigé par le Premier ministre japonais Shinzo Abe, a annoncé mardi une résolution réinterprétant sa Constitution vieille de 67 ans, alimentant les inquiétudes sur un éventuel retour au passé militarisme du Japon.
Au sujet de la Déclaration de Kono, les deux dirigeants ont dit regretter le récent réexamen des excuses japonaises de 1993 à l'égard de l'esclavage sexuel perpétré en temps de guerre, affirmant que l'exercice avait pour but d'endommager et de dénigrer la déclaration.
La Déclaration de Kono fait référence à une excuse officielle faite en 1993 par le chef de cabinet de l'époque, Yohei Kono, qui avait reconnu que le Japon impérialiste était impliqué dans le recrutement de plus de 200.000 jeunes femmes, Coréennes pour la plupart, qu'ils avaient contraintes à travailler dans des bordels militaires.
Le 20 juin 2014, le cabinet de M. Abe avait dévoilé les résultats de son réexamen de la Déclaration de Kono. Il affirmait que le gouvernement sud-coréen était intervenu dans la formulation des excuses, et que la Déclaration avait été rédigée à la suite de tractations politiques à huis clos.
M. Xi et Mme Park se sont également mis d'accord sur le fait que la coordination internationale destinée à résoudre la question nucléaire de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) sera entravée si les sanctions imposées à la RPDC ne sont pas gérées adéquatement.
Le cabinet japonais avait donné le feu vert vendredi pour apaiser des sanctions contre la RPDC après la mise en place par cette dernière d'une équipe chargée d'enquêter sur l'emplacement des Japonais enlevés dans les années 1970 et 1980.
Le président Xi est arrivé à Séoul jeudi pour une visite d'Etat de deux jours. Il s'agit de son premier voyage chez son voisin asiatique depuis sa prise de fonction l'année dernière. M. Xi a tenu une rencontre au sommet avec Mme Park jeudi.